Exécutions à Victory
Attention, la tache verte qui ressemble à un accent circonflexe en couverture sur le O de Victory n’est pas un accent. C’est le dessin d’un pigeon renversé. Et, dans ce roman assez singulier, les pigeons morts font partie du décor.
L’inspecteur Jules Bettinger, un noir dans la cinquantaine, a le malheur d’expliquer la réalité à un cadre qui se suicide peu après… Les relations du cadre font que Jules est muté du sud (Arizona) au nord à Victory… Il installe sa famille, une femme peintre et deux enfants (Gordon et Karen) à cent kilomètres de son lieu de travail…Où il sera le seul noir. Victory est une ville repoussoir coincée entre chômage, drogue et prostitution où les flics sont assez voyous – la fin justifiant les moyens – et bien sûr très mal vus. Jules et son coéquipier prennent en charge une enquête sur la mort d’une prostituée et avancent un peu lorsque commence une longue série d’assassinats de flics. On les tue, on leur vole leur badge et on les émascule… Le responsable est le gros dealer local qui a déjà causé la mort d’un flic et qu’un quatuor de flics a sérieusement passé à tabac. De scène de crime en recherche du responsable, Bettinger se retrouve à devoir défendre sa propre famille. La traque du responsable s’achève dans la neige et le blizzard au milieu d’un territoire de non-droit, genre jungle de l’asphalte… C’est très violent mais les personnages sont humains dans leurs outrances ou leurs faiblesses… et cela sauve le lecteur du sentiment de déprime que peut inspirer le roman… en lui donnant l’impression d’être dans un Tarantino entre “Reservoir Dog“ et “Pulp Fiction“.
On regrettera cependant que par endroits la traduction soit trop proche – sans vraies raisons – de l’américain de l’auteur… ou n’ait pas été bien relue.
Un auteur à suivre…
Exécutions à Victory
Auteur : S. Craig Zahler
Editeur : Gallmeister
Collection : Neo noir
-
- Exécutions à Victory
Laisser un commentaire