Je ne suis pas sûr que la mise en couleurs des deux dessins en couverture soit des plus heureuses. Le dessin est toujours là, mais les couleurs lui font à mes yeux perdre de sa force, de sa violence. Ouvrez l’album et vous comprendrez.
Le premier récit, Les choses cachées, donne le ton, il y est question de la violence qui est le fait des hommes et de leurs croyances. Dans le deuxième, Le manteau de Saint Martin, la religion protège des enfants de la violence militaire chargée de réprimer une croyance. Le troisième est la Fable toscane du titre et montre pour moi une violence double. Celle que l’État impose aux hommes et celle que les hommes sous prétexte de progrès s’imposent à eux-mêmes. L’avant dernier traite de folie incendiaire, et le dernier nous présente comme étant le jouet de nos désirs.
Vous avez compris qu’il ne s’agit pas de simples suites d’images réalisées avec talent. Les récits disent des valeurs, des comportements… Ils sont « édifiants » au sens d’enseignants… Quant au dessin et à la mise en planche c’est du très grand art. J’ai eu l’impression que chaque case était dessinée à part puis montée pour raconter l’histoire en muet et qu’ensuite les bulles de textes étaient placées pour être lues et qu’enfin quelques cases étaient rajoutées pour que le récit soit clair… Page 24 par exemple deux enfants qui fuient entrent dans une église et voient Saint Martin peint sur un mur et nous comme eux le voyons et nous les entendons. En regard page 25 trois cases montrent la progression des soldats.
Vous êtes priés de regarder attentivement certains dessins où il me semble que des « restes » de crayonnés renforcent l’effet de l’encrage.
À garder à portée de mains pour permettre à vos yeux de se reposer dans le beau.
Fable toscane & autres récits
Auteur : Toppi
Editeur : Mosquito
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