Une couverture intrigante, à mon avis, un beau titre pour un roman que l’on pourrait qualifier de baroque. Pourquoi ? Tout simplement parce qu’il mêle au moins deux genres « littéraires ». L’enquête menée par un « privé » et l’étude de mœurs provinciaux.
Séverin Chanfier (à la lecture de ce nom je n’ai pu m’empêcher de penser à un boucher charcutier de la rue Poliveau, à Paris, « célébré » par Jean Gabin) qui travaille comme enquêteur pour une boite « privée » est contraint par une panne à s’arrêter dans une petite ville de Vendée où viennent d’être commis deux crimes odieux. Des jeunes femmes sont étranglées et l’assassin abandonne sur les lieux de son forfait un éventail. D’où son surnom : « Jack l’Éventeur » (là, mon souvenir de « La traversée de Paris » me semble justifié). Et Séverin va découvrir la petite ville et ses secrets ainsi que d’autres assassinats. Ces morts donnent de la vie à la ville où l’on s’ennuierait ferme s’il n’y avait une maison close tenue par une ancienne petite amie du premier ministre. Peut-être qu’au fil de votre lecture vous vous poserez des questions sur la vie de votre pharmacien(ne), de votre boulanger… Un conseil : dans la foulée regardez un film de Jean-Pierre Mocky : « La cité de l’indicible peur » par exemple ou feuilletez un album de dessins de Dubout… Pour réduire le sentiment d’exagération que Siniac pourrait vous laisser. Et parce que vous savez bien que pour que l’on fasse attention à quelque chose il faut toujours grossir le trait ou traiter avec un brin d’humour décalé ce qui d’ordinaire relève du sérieux…
Bonne lecture.
Femmes blafardes
Auteur : Pierre Siniac
Editeur : Rivages
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