Avec, à mes yeux, une photo en couverture qui rend très bien compte du comédien, du personnage et du rôle que Julien Duvivier et René Barjavel (hélas oublié dans le livret de présentation) ont ‘fabriqué’ à partir du prêtre imaginé par Giovannino Guareschi. Fernandel était avec Bourvil et Michel Simon de ces très rares comédiens aussi ‘à l’aise’ dans le comique que dans le dramatique, avec Don Camillo il mêle les deux genres avec brio. Mais revenons à ce début des années 50 où la télévision n’a pas encore remplacé la veillée et où cette dernière est, au moins en ville, changée en électrophone et 30 ou 25 cm de vinyle. On peut ainsi retrouver le son de ce que l’on a vu et entendu au cinéma ou découvrir (et se faire) des films à domicile. Fernandel était, on le sait, comique troupier avant d’être comédien et à l’époque sous contrat avec la firme Decca. Il était normal qu’elle produise ces deux microsillons réunis ici avec un son restauré du mieux possible et pour le Christ avec lequel Don Camillo dialogue la voix de Jean Debucourt de la Comédie française… Je ne saurais trop vous recommander de voir ou de revoir les films, de laisser reposer quelques jours et de vous replonger dans l’adaptation sonore proposée ici. Si Fernandel et Gino Cervi (doublé et joué par Jacques Eyser de la Comédie française) mêlent comique et dramatique, nous sommes aussi dans des fables sociales où si les auteurs font s’affronter cléricaux et croyant d’une part et communistes disciplinés d’autre part c’est l’humanité et l’intelligence du cœur – comme l’on dit – qui remportent l’Oscar. Je sais bien que le temps des cadeaux hors anniversaire est fini pour l’instant mais je pense que certaines personnes d’un âge certain se réjouiront d’entendre à nouveau un prêtre dialoguer avec le Christ.
Bonnes écoutes.
Fernandel 1953-1954 Don Camillo
1 CD
Editeur : Frémeaux & Associés
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