Longtemps que je ne vous avais pas fait le coup d’une seule chronique pour deux livres… De plus, bien que chaque livre comporte 438 pages je fais cela sans aucune mauvaise conscience. Commençons, si vous le voulez bien, par ce qui entoure le texte… Deux regrets d’abord : que la version poche se soit contentée de réduire la version grand format… Je dis cela à propos des cartes et généalogies en fin de volume. Et, pour ma part bien sûr, la faiblesse des couvertures. Puis l’importance des informations en page gauche au début où l’on apprend que certains passages ont déjà été publiés ailleurs dans une version différente. Sur la même page on découvre l’existence d’une Garde de Nuit remerciée pour sa relecture et l’on comprendra pourquoi au fil des pages. Enfin sur les deux pages de droite qui les suivent j’ai relevé deux infos passionnantes. Il est question de l’histoire des rois Targaryen de Westeros (pour les renseignements complémentaires voir la saga de référence même auteur, même éditeur) racontée par Gyldayn, un archimestre d’une longévité enviable, et retranscrite par George R.R. Martin. Le lecteur attentif notera que l’archimestre Gyldayn conforte son récit par le biais d’écrits d’autres personnages. Dans la mesure où il s’agit de deux livres d’histoire, on ne s’étonnera pas de la densité du texte sur la page, les dialogues y étant plus souvent rapportés en style indirect que direct. Quant aux combats et autres batailles, leurs résultats ont ici plus d’importance que leurs déroulements. Là j’ai l’impression de vous entendre murmurer : « mais alors ce doit être aussi ennuyeux que nos livres d’histoire puisqu’il n’y a pas d’image… » Et bien non, Gyldayn et Martin réussissent le tour de force de nous tenir en haleine. D’abord parce qu’ils ne se contentent pas d’accumuler des données selon l’écoulement du temps, ils ne suivent pas la suite inexorable des ans ; ensuite, ils parlent de royaumes autant que de rois… Ces royaumes vivent par eux-mêmes. Enfin Gyldayn ne se satisfait jamais de ce que l’on pourrait appeler l’histoire officielle, cherche à comprendre, se pose des questions et trouve des réponses. Et je crois pour ma part que George R.R. Martin apporte aussi sa contribution à cette histoire en mettant en évidence certains faits. Et au moins un : ce qu’il advint après la visite de la reine Alysanne sur le Mur et sa rencontre avec les femmes vivant près de La Garde de Nuit *… Comme cette demande de l’abolition du droit de cuissage… J’avoue que je ne sais trop comment justifier cette impression. En revanche je crois que les lecteurs estimeront avec moi que la dégénérescence de la famille Targaryen vient bien d’une manifeste consanguinité qui donne de l’importance aux bâtards… Rappelez-vous la fin de la saga de référence…
Une très bonne lecture de vacances…
* Rappel : les membres de cette Garde n’ont pas le droit de prendre épouse…
Feu & Sang, parties 1 et 2
Auteur : George R.R. Martin
Editeur : J’ai Lu
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