Si dans ma présentation je donne deux auteurs à ce recueil de quatre nouvelles, c’est tout simplement qu’Yves Letort auteur des textes souligne l’importance de sa relation avec l’illustrateur Fabrice Le Minier. Le point de départ est le dernier texte publié en 1999 dans une anthologie Steampunk. Les dessins sont à mon avis très lointainement inspirés de ceux de l’illustrateur attitré des romans de Jules Verne. Riou jouait sur le trait fin du graveur, Le Minier joue sur l’esprit des dessins de Riou qui naissait d’une ambiance. Le Minier rend l’ambiance fin de siècle et souligne en finesse le contenu des nouvelles. Je vous conseillerai de lire les textes dans l’ordre du sommaire… Cela vous permettra de vérifier que l’auteur maîtrise à merveille le temps et la longueur de ses récits.

Le premier permet de comprendre le pourquoi des sièges rembourrés aux noyaux de pêches du Métropolitain de Fulgence Bienvenue. Le second qui a la forme d’une succession de lettres raconte comment La Gelée a pris possession du monde par la faute de deux voyous. En principe vous devez percevoir les différences de ton, de vocabulaire entre les rédacteurs de ces lettres et prendre conscience des ellipses. Le troisième, mon préféré, devrait mettre fin à ou accentuer la hantise du dentiste, et pourtant il y est question de ce genre de folie qu’engendrent les fins de siècle et d’art… Pour ce qui est du dernier commencez par regarder les images au moins deux fois pour vous en imprégner, pour mesurer à quel point ce qu’elles ont d’étrange, ‘d’anormal’ s’intègre à notre esprit au point de ne plus nous étonner.

On peut imaginer ce livre comme un bon livre pour un trajet en train mais je vous recommanderai, une fois arrivé à destination, de le garder pas trop loin de vous pour en relire une page ou une image de temps en temps et sentir le reste vous revenir en mémoire… Une citation pour le plaisir : « S’agit-il d’une causerie sous forme d’un long poème en prose sur les plaisirs de la stomatologie, d’un reportage ethnographique sur quelque tribu indigène adepte des dents limées ou teintées en noir, ou bien encore sur l’utilisation des canines dans la confection d’ornement et de parures ? »…

Bonne lecture.

Fins de siècle
Auteur : Yves Letort
Illustration : Fabrice Le Minier
Editeur : Flatland

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Fins de siècle
5.0Note Finale

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