Sorti en janvier 2023 sur PS5 et PC, Forspoken perd son exclusivité après 2 ans et s’apprête à sortir sur d’éventuelles nouvelles plateformes comme sur Xbox. On revient sur titre parfois mal-aimé sur PC. 4K native, DLSS, FSR, framerate non cappé, le jeu d’action-RPG développé par Luminous Productions et publié par Square Enix a-t-il pris de la bouteille en 2 ans ?


Forspoken est sorti il y a deux ans sans faire le coup d’éclat escompté par Square Enix. Exclusivité console sur PS5, le titre aura peut-être une seconde vie sur de nouveau support avec la fin de son exclusivité où il trouvera un nouveau public. On espère une sortie prochaine du titre sur Xbox pour éventuellement ce mois de février. Forspoken est un action-RPG très porté sur l’action avec un système de déplacement de type parkour très dynamique et fluide ainsi qu’un système de combat qui rappel fortement la série inFamous ou Hogwarts Legacy avec des pouvoirs élémentals que l’on tire avec ses mains. Le tout dans un openworld rempli de magies et un scénario un peu cousu de fil blanc avec ses rebondissements, ses leçons de moral et de motivations.

Histoire et personnages :

Forspoken propose aux joueurs de prendre le contrôle de Alfre, Frey, Holland, une jeune New-Yorkaise qui se retrouve transportée dans un monde fantastique appelé Athia en proie à une malédiction. Frey n’a pas une vie facile. Orpheline et abandonnée, Frey enchaine les problèmes et les embrouilles avec la justice et les gangs de quartiers. Elle aspire à une vie meilleure, mais la dureté de la réalité ne veut pas lui accorder. Après que son appartement prenne feu, Frey a tout perdu. Au bout du rouleau, elle grimpe en hauteur sur un immeuble pour ce qui semble être une dernière fois. Mais une étrange lumière attire son attention. Comme dans Alice au pays des merveilles, elle est emmenée dans un local abandonné où se trouve un magnifique bracelet doré. Soudainement, elle se trouve transporter dans un monde rempli de magies et de mystères. Mais une brume maléfique gangrène et corrompt le monde d’Athia. Frey doit affronter un dragon géant dès son arrivée. Mais grâce à son bracelet, elle obtient des pouvoirs magiques. Par la suite Frey devra libérer Athia et trouver un moyen pour rentrer chez-elle dans le monde réel. Elle rencontre des gens moyenâgeux qui vénèrent les Tanntas. Ce sont des déesses toutes-puissantes qui font étrangement régner la terreur depuis quelques temps. Pourquoi ? Comment ? Qu’est-ce que cette brume maléfique ? Frey devra le découvrir par elle-même ainsi que se faire accepter car elle est une étrangère qui n’est pas la bienvenue car elle pourrait bouleverser l’ordre nouvellement établi. Forspoken met en avant le voyage personnel de Frey, mais aussi ses relations avec les habitants d’Athia et son compagnon, un bracelet magique nommé Karv.

Forspoken prend ses inspirations dans les contes et œuvres en tout genre comme Alice aux pays de merveilles, mais on peut aussi y voir pleines d’autres références. Il s’inspire largement du genre « isekai », populaire dans les anime et les mangas où des personnages ordinaires se retrouvent dans des mondes parallèles et doivent s’adapter et se battre pour survivre dans cet environnement totalement étranger.

Le traitement narratif du jeu est très mis en avant. Il y a beaucoup de dialogues tout le temps. Ça blague pas mal et c’est rempli de petites refs contemporaines. Et le ton très jeune est bien prononcé. Les dialogues et interactions entre Frey et Karv, son bracelet, sont un des éléments des plus divisifs du jeu. Le personnage de Frey est souvent sarcastique et en proie à des doutes sur elle-même, ce qui peut, à la fois, rendre son personnage humain mais aussi agaçant pour certains joueurs. Karv, de son côté, sert de guide dans le monde d’Athia, mais son ton constant peut parfois être perçu comme répétitif et peu engageant. Et malheureusement, ça tombe souvent un peu à plat et on peine à faire un lien émotionnel avec les personnages. C’est un peu maladroitement écrit et mis en scène. La connexion entre les personnages ne se ressent pas trop à l’écran. Et curieusement, pour comprendre ou en savoir plus profondément il faut aller lire les documents et archives. L’écriture se veut jeune, dynamique et tente d’être le plus possible authentique que possible. Et quelque part c’est réussi. Et donc Frey est d’un franc-parler sans retenue mais qui fatigue un peu à la longue. La vulgarité c’est pas mal, mais trop répétée et presque gratuite à tout bout de champ, c’est lourd. On pourrait presque dire que les gros mots remplacent pratiquement la ponctuation chez-elle. Mais pourquoi pas. Frey est un personnage issu des quartiers défavorisés, élevée à la dure. Enfin tout le monde ne parle pas comme ça non plus. En tout cas, elle a du caractère et ne mâche pas ses mots. Elle est aussi capable de tendresse et de compassion par moment. Ensuite Forspoken fait la part belle à la gent féminine. La très grande partie des personnages importants sont de femmes. Il y a également un message dans le jeu qu’il faut prendre confiance en soi et qu’il est possible d’accomplir des prouesses et se dépasser.

Graphismes et direction artistique :

L’un des points forts de Forspoken est supposément son moteur graphique Luminous Engine, qui permet de proposer des environnements vastes et très détaillés. Le style rappelle beaucoup celui de Final Fantasy XV. Et c’est vrai que c’est plutôt joli globalement. Mais en 2 ans ça a pris un coup. C’est un peu fade et générique. Le rendu de la nature, des paysages et des villes d’Athia sont vraiment sympas, mais c’est un peu vide avec un manque de vie certain. C’est un peu générique, en fait. La fluidité des animations, notamment lors des déplacements rapides de Frey, est bien maîtrisée. Cependant, bien que le jeu offre une expérience visuelle globalement réussie, certains points comme les textures peuvent paraître inégaux par moments. Les visuels sont splendides lors de scènes en extérieur avec de grands panoramas, Frey est magnifiquement modélisée avec des vêtements amples et souples très bien animés, mais certaines zones intérieures ou certains personnages manquent de détails, ce qui dénote un peu. Le jeu aime aussi afficher beaucoup d’effets de magie à l’écran avec énormément de particules. C’est plutôt bien fait et donne du style au jeu. Mais parfois la surabondance d’effets peu rendre les combats un peu brouillons. Forspoken souffle le chaud et le froid et peine à convaincre totalement. C’est OK, mais inégal.

Gameplay et exploration :

Le gameplay de Forspoken se distingue par son système de combat rapide et dynamique, son exploration en monde ouvert et sa narration axée sur la découverte de ce nouvel univers.

L’un des grands atouts de Forspoken est sa liberté de mouvement. L’exploration d’Athia est agréable grâce à un système de parkour fluide et rapide, qui permet à Frey de traverser le monde avec une grande aisance. L’usage de la magie pour grimper, sauter, et glisser à travers les environnements est une excellente idée, bien que le mécanisme de progression nécessite un certain temps d’adaptation. Il faut apprendre à utiliser la magie plutôt que le saut et les combiner. C’est aussi évolutif. Frey gagne de nouvelles capacités de mouvement comme le grappin. L’exploration fonctionne pas si mal et reste fun, malgré les commandes pas toujours très ergonomiques.

Le système de combat de Forspoken est rapide, fluide et dynamique. Les déplacements libres et aériens dynamisent les affrontements et sont au premier plan. Frey utilise différents types de magies, allant de projectiles à des capacités de zone, en passant par des sorts de défense. Les affrontements sont très orientés vers l’action et l’utilisation des combos combinant les différents sorts ainsi que les déplacements rapides qui sont essentielles pour vaincre les ennemis. Le jeu se distingue par sa grande liberté dans le choix des sorts et leurs combinaisons, offrant ainsi une personnalisation qui plait aux joueurs fans de gameplay technique.

Cependant, le système de combat souffre parfois d’un manque de profondeur. Si la variété et la combinaison des sorts sont intéressantes, les ennemis manquent de diversité en termes de comportements et de stratégies. Les affrontements deviennent donc rapidement prévisibles et peuvent donner un sentiment de répétitivité, surtout contre les ennemis classiques. Avec le système semi-automatique de lock, il suffit de se déplacer continuellement avec les capacités de parkour et tirer. On évite les attaques et on dégomme. Et on recommence. Ça peut être long et manquer de panache, mais ça passe. Alors il y a un peu plus de profondeur dans les combats, mais pas tant que ça au final. Il faut trouver les vulnérabilités des ennemis, mais ça ne va pas chercher bien loin. En fait le combat rappelle un peu celui de FF XV, mais en shoot plutôt qu’en corps-à-corps. C’est cool, mais lassant. D’ailleurs le jeu aurait pu débloquer l’épée pour le corps-à-corps plus tôt dans l’aventure.

L’inventaire de Frey s’étoffe avec le temps. On gagne de nouvelles capacités, des nouveaux mouvements et de nouvelles magies et de nouveaux sets de magies. Il y a des challenges à objectifs à relever pour les améliorer. Genre, battre 50 ennemis vulnérable avec la magie, éviter 25 fois une attaque avec les capacités de parkour ou encore grimper de plus de 500ft. (Oui, le jeu est en pieds et en miles américains et je n’ai pas trouvé où changer ça). Ensuite, au fil du jeu Frey gagne aussi de nouveaux vêtements et accessoires pour améliorer ses stats comme des capes et des colliers. Ils sont aussi customisables pour améliorer les stats ainsi que des capacités qui leurs sont propres. Ce sont toutes des mécaniques assez classiques que l’on déjà vu un peu partout dans les action-RPG, mais tout de même plaisant à jouer. Le côté RPG est assez léger dans Forspoken.

Le monde d’Athia est vaste et varié, avec de nombreuses zones à découvrir, des quêtes secondaires et des objets cachés et beaucoup de coffres, mais certains éléments de l’exploration peuvent sembler répétitifs après un certain temps. Libérations de zones, labyrinthes secrets (petits donjons), tours et animaux à secourir, ça tourne assez vite en boucle. Et le gain n’est pas toujours au rendez-vous. On peine parfois à comprendre pourquoi perdre du temps dans ces activités répétitives. Pareil pour les quêtes secondaires. Les paysages sont beaux globalement, le Luminous Engine maison de Square Enix fait du bon travail. On sent la patte Final Fantasy dans les décors avec des cristaux un peu partout. Mais, malheureusement, une certaine linéarité dans l’architecture d’Athia peut donner une impression de monotonie au fil des heures. On se rend assez vite compte que c’est un poil vide. Il y a des villages et des monstres qui errent, mais ça manque de vie globalement. Les environnements sont heureusement assez variés. Toujours un peu dans le même style, mais différent. C’est moins monotone que prévu et on découvre que le jeu est plus riche qu’on ne le pense.

Performances sur PC : Sur PC, Forspoken bénéficie de graphismes impressionnants et d’un gameplay fluide, à condition que la machine soit suffisamment puissante. Le jeu est bien optimisé pour les configurations haut de gamme, mais sur des configurations plus modestes, des baisses de framerate peuvent survenir. Il est donc recommandé d’avoir une configuration relativement puissante pour profiter du jeu à sa pleine capacité. Cela entant dit, Forspoken est jouable sur SteamDeck et autres machines PC portable du genre comme Lenovo Legion et Asus Rog Ally. On ne profite pas de la qualité maximum que le jeu peut offrir, mais ça tourne plus ou moins convenablement bien sur des machines nomades. Mais il faut être indulgeant et s’attendre à des chutes de frame rate parfois en dessous des 30fps. Mais le jeu tourne aussi assez souvent à plus de 40fps. Mais avec un lockframe à 30, on a un jeu plus ou moins fluide la plupart du temps.

Sur un PC de guerre avec des RTX 4080 ou RX7900 et plus, on peut s’attendre à une expérience de jeu bien plus confortable. Le support des résolutions ultra-hautes et du Ray Tracing est un vrai plus pour ceux qui possèdent du matériel compatible, offrant une immersion visuelle impressionnante. Les options sont très nombreuses afin de trouver la configuration optimale pour son PC : Résolution dynamique, anti-aliasing, ombres, différent ray-tracing, génération de frame, qualité des textures, etc. Tout ce qu’il faut pour une expérience sur-mesure.

Conclusion : Forspoken est un jeu qui se voulait ambitieux, mais qui tombe un peu à plat. Il propose une expérience de jeu fluide et dynamique, mais qui n’échappe pas à certaines faiblesses. Si vous êtes un amateur de systèmes de combat rapides et dynamiques, et un peu répétitifs aussi, ainsi que d’exploration en monde ouvert très classique et un peu désuet, vous y trouverez de quoi vous amuser. Forspoken ne fait rien de mauvais, mais il laisse sur sa faim. C’est plutôt plaisant à jouer, mais il peine à surprendre. Il y a un problème de rythme et d’engagement. C’est très, très classique et même un peu vieillot structurellement. D’ailleurs, et c’est dommage, le jeu met trop de temps à se diversifier avec les différents sets de magie qui rend le jeu plus intéressant et riche. Si l’histoire et la narration sont des critères essentiels pour vous, le jeu pourrait ne pas être à la hauteur de vos attentes. C’est assez banal et sans grosses surprises. La mise en scène manque souvent de créativité et est trop fréquemment statique. Il manque cette étincelle qui aurait pu rendre Forspoken tellement meilleur. Car le jeu est parfois magnifique et spectaculaire, spécialement sur PC en 4K native en 60fps ou plus et sur PS5 pro.

En résumé, Forspoken est un jeu très et trop moyen finalement. Il peine à trouver l’engagement et la connexion avec ses joueurs. D’où ça vient ? C’est plein de petites choses en fait. Le côté narratif trop vieillot et la mise en scène des dialogues avec les NPC est souvent trop statique. L’alchimie entre Frey, Krav et les habitants d’Athia n’est pas vraiment au rendez-vous. L’histoire principale, bien qu’intéressante, souffre de certains clichés et d’une mise en scène parfois trop prévisible. Les rebondissements ne surprennent pas toujours et l’univers d’Athia, bien que riche et grand, n’est pas toujours aussi captivant qu’on pourrait l’espérer. Graphiquement, Forspoken est plutôt joli visuellement et son gameplay sympathique, mais trop classique, peine aussi à convaincre. Il aurait pu bénéficier d’une meilleure profondeur narrative plus dynamique et engageante ainsi que d’une plus grande variété dans ses affrontements même si des efforts ont été fait à ce niveau-là. Le côté répétitif et générique des quêtes et de l’exploration pourrait en rebuter plus d’uns aussi. Mais les déplacements façon parkour sont vraiment plaisants. Pour ceux qui cherchent un jeu d’action assez fun et plutôt bien réalisé, Forspoken n’est pas le meilleur, mais il reste sympa, sans plus. Pour un bon prix, il vaut le coup quand même.

Les plus :

  • Exploration fluide grâce à un système de parkour dynamique.
  • Système de combat rapide et varié.
  • Combos des différents pouvoirs
  • Graphismes impressionnants et monde ouvert vaste.
  • Une bande-son immersive dans les moments clés du jeu.

Les moins :

  • L’histoire manque de profondeur, de rythme et peut paraître prévisible.
  • Le système de combat, bien qu’intéressant, devient vite répétitif.
  • L’open world d’Athia sous-exploité, monotones et vide après un certain temps.
  • Les dialogues entre Frey et Karv peuvent devenir agaçants et redondants.
  • Il faut atteindre la moitié du jeu pour que jeu prenne son envol.


Éditeur : Square Enix
Développeur : Luminous Productions
Date de sortie : 24.01.2023
Plateforme : PS5 & PC
Genre : Aventure / Action-RPG

Forspoken
3.5Note Finale

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