Je dois vous avouer que cette chronique est un peu tardive au regard de la date de sortie du livre mais Frida Kahlo fait partie de mon panthéon personnel d’abord en tant que femme et ensuite en tant que peintre. Le livre dispose d’une bibliographie et se présente comme un journal intime qui raconte la vie de Frida en l’illustrant d’un dessin que je qualifierai de doux, un peu enfantin, presque naïf. Or, il me semble que Frida est tout sauf naïve. Cela ne veut pas dire pour autant qu’elle soit perverse ou rouée. Je la pense tout simplement individu conscient de soi. Il faut dire que sa maladie, son accident – voir ce qu’elle en dit à propos de la barre qui la traverse au niveau du bassin -, ses opérations et la douleur doivent mettre en pratique la célèbre formule de Nietszche*, vous ne croyez pas ? J’ai relevé deux choses au hasard de ma lecture. D’abord la référence aux Mexicains qui se font peindre/portraiturer lorsqu’ils souffrent comme si le tableau pouvait exorciser le mal. La toile comme catharsis… Et la réflexion qu’elle fait sur son séjour à Paris : « Paris, je suis tombée malade et les surréalistes m’ont déçue. » Étrangement, je ne suis pas surpris qu’elle ait été déçue par les surréalistes. Imaginez leur rapport à Léon Trotski et repensez au film de Julie Taymor daté de 2002 que vous devez absolument voir si ce n’est déjà fait.
Vous avez compris je pense l’utilité du regard sur le film et de la lecture du beau travail de Maria Hesse dont on sent l’hommage, mais j’ajouterai qu’il faut aussi regarder les œuvres de Frida Kahlo pour en sentir la force, la puissance comme si la douleur en passant dans la toile se magnifiait, rayonnait. J’espère vous avoir donné envie de faire ces trois choses…
Bonnes lectures.
* « Ce qui ne me tue pas, me rend plus fort »
Frida Kahlo
Auteure : Maria Hesse
Editeur : Presque lune
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