Je me permettrai de trouver l’illustration de couverture fort juste en regard du contenu mais un peu faible pour ce qui est d’intriguer et de tirer l’œil. En quatrième (de couverture) on appréciera la « discrétion » de la présentation et on découvrira que l’on tient en main le premier volume d’une trilogie dont le titre générique est Mégapoles. Et nous sommes dans de la fantasy.
Petite citation éclairante : « L’espace des cités est l’espace des cités. L’espace des gens l’espace des gens. Ce sont des mondes différents que rien ne relie en principe à part nous »… Or il advient qu’une entité vient interférer entre ces deux mondes et le nous ce sont des personnes qui représentent les sept arrondissements-quartiers de New York. Pour lutter contre l’entité en question d’autres villes-personnes comme Sao Paulo ou Hong Kong, par exemple.
Deux choses rendent à mon avis indispensable la lecture de ce roman : la présence-description de la ville qui devient vivante en soi, et la personnification des quartiers avec leur spécificité. La ville m’a semblé proche de l’expressionnisme du Cabinet du Docteur Caligari de Robert Wiene, proche aussi de celle de China Miéville (voir mes chroniques des titres de cet auteur) : je veux dire vivante au-delà des manifestations que l’entité impose. Les personnifications sont toutes intéressantes mais Sao Paulo – très souvent réduit à Paulo – semble un vrai chef et Staten Island qui donne l’impression d’être une héroïne pauvre d’un film de Chaplin sont très impressionnants.
N’oubliez pas de lire les remerciements de l’auteure, d’une part, ils rappellent les passages du roman et, d’autre part, ils montrent à quel point la littérature (et la traduction) valorisent des « notes » éparses.
Bonne lecture lente…
Genèse de la Cité
Auteure : N.K. Jemisin
Editeur : J’ai Lu
Collection : Nouveaux Millénaires
Laisser un commentaire