Qui n’a pas en tête une chanson de Bécaud ? Les plus jeunes d’entre vous, lecteurs ? Et encore je ne suis pas sûr ! Certains fredonnent peut-être même du Bécaud sans le savoir, « L’important c’est la rose » dans la version de Thierry Le Luron. Ou « Quand il est mort le poète » en hommage à Jean Cocteau. Pour les autres, la carrière est assez vaste pour offrir de la nostalgie et des chansons chantées par d’autres chanteurs. Dans ce CD, c’est le Bécaud cent mille volts, celui qui cassait les pianos et chantait du rock avant les YéYés (« Quand tu danses »). Et si je vous demande de me citer au moins un des paroliers de Bécaud qui va me répondre : Louis Amade ou Pierre Delanoé ? Ne posez pas la question de savoir pourquoi je parle des paroliers. Vous savez très bien que ce qui permet à une chanson de passer à la postérité, de devenir immortelle, c’est surtout l’adéquation entre le texte et la musique. Ce qui fait que l’on retient à la fois le texte et la musique. Faites donc un petit test de quelles chansons et interprètes vous souvenez-vous assez bien sur les dix dernières années… Je pense que vous allez avoir des surprises.
Ce CD comporte 23 titres. Combien sont restés dans les souvenirs de ceux qui ont pu les entendre à l’époque. Pour moi (!?) il y en a dix dont je peux reprendre un passage en chœur avec Bécaud. Et j’ai un gros faible pour « Les marchés de Provence » et « La ballade des baladins ». Une belle diversité, non ? Et des chansons qui franchissent allègrement les époques.
Voilà en tout cas de quoi soigner une petite nostalgie, mais je me demande si cela ne peut pas aussi soigner la mémoire de ceux qui commencent à oublier. Faites l’expérience, vous qui êtes jeunes, de chanter à un « oublieux » ce qu’il a pu chanter dans sa jeunesse ou offrez ce CD.
Bonne écoute.
Gilbert Bécaud (1956-1962), Live in Paris
Editeur : Frémeaux & Associés
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