Après un premier tome à 100 à l’heure posant la base de ce monde post-apocalyptique et permettant la mise en place de l’univers dans lequel nos jeunes héros évoluent, il est temps de montrer leur quotidien. Entre amourettes et petits trafics, ils apprennent à survivre dans cet environnement hostile où les rippers (sorte d’énormes gorilles blancs mutés, aux griffes et aux dents acérés) ne sont guère la seule difficulté. Les relations sociales et amoureuses entre survivants de ces petites colonies isolées pouvant être tout aussi dévastatrices, surtout parmi les adolescents. L’arrivée du nouveau maître d’armes et de sa fille, aussi belle que tranchante, bouleversera l’équilibre du camp. Et si en plus les rippers se mettent à attaquer en masse …
Thomas Von Kummant et Benjamin Von Eckartsberg sont des malins. En ancrant ainsi leur récit dans une interaction quotidienne plausible, sublimant les relations humaines plutôt que la description du monde alentour, ils donnent une dimension très réaliste à leur anticipation. L’ordre et les gouvernements sont tombés face à l’envahisseur, seuls subsistes quelques poches organisées de résistance. Bien sûr que cela sonne « déjà-vu » et pourtant, quand c’est aussi bien réalisé, j’ai envie de dire « on s’en fout, on profite ». Il n’est pas étonnant que chaque volume de ces épais albums soit d’abord édité en 2 très grand format luxe, tant le dessin et les couleurs, toutes informatiques qu’elles soient, mérite largement ce traitement. C’est beau, chatoyant, les couleurs nous pètent au visage sans être flashy pour autant. Dommage que peu de coloristes numériques savent si bien maîtriser leur outil pour sortir tant de belles choses de leurs « bécanes ». Ici, difficile de distinguer l’encrage de Thomas Von Kummant, le style rappelle plus une mise en couleurs directes, bien qu’informatique. Le scenario de Benjamin Von Eckartsberg prend du volume après une superbe introduction tonitruante, entre les querelles hormonales de ces jeunes gens, il pose délicatement les briques qui lui serviront pour les futures intrigues. On voit les fils, mais tout ceci est tellement appréciable qu’on les oublie. Après « La chronique des Immortels », il est clair qu’il y a des auteurs allemands de BDs franco-belge de grand talent et que ces deux-là en font partie comme ils le confirment ici. De l’anticipation post-apocalyptique comme on l’aime.
Gung Ho t.2/5
Court-circuit
Série en cours
Dessinateur : Thomas Von Kummant
Scénariste : Benjamin Von Eckartsberg
Éditeur : Paquet
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