Les deux maîtres d’œuvre, Léo Dhayer et Xavier Dollo – qui préface – se sont accordés sur le fait que de l’ensemble des textes réunis ici se dégageait une certaine noirceur. Moi, ce qui m’a surpris à la lecture du sommaire c’est l’absence de parité, si j’ai bien compté, sur les 28 textes proposés 10 seulement sont signés par des femmes. Vous me direz certaines ont peut-être choisi un pseudonyme masculin… mais il me semble qu’il faut être deux pour ‘faire’ un enfant, même en tube. Mais je dis ça, je dis rien. L’anthologie est bien construite et si vous la lisez lentement en suivant le sommaire vous ne serez pas déçu. D’abord, il y en a ce me semble pour tous les goûts, du simple au sophistiqué, du normal au frisant le hors limite. Je sais bien que les passionnés du genre iront d’abord aux auteurs qu’ils connaissent, ce sera une erreur car ils perdront une sorte de tension qui renforce les textes. L’ensemble est d’un bon niveau et le lecteur attentif distinguera les textes où l’adulte domine de ceux où l’enfant est en soi important… Étrangement, même si à mes yeux les cinq derniers textes sont un véritable feu d’artifice, le dernier offrant comme une bouffée d’optimisme, c’est dans Polyverse de Léa Fizzala et dans Le dernier émerveillement d’Adrien Sabot (un auteur dont je vous ai déjà parlé) que j’ai eu le sentiment que l’on me parlait vraiment de l’enfant. Étrangement (bis), même s’il s’agit d’une anthologie, j’ai trouvé de quoi vous proposer une citation, d’abord à cause de son ‘ton’ péremptoire, c’est une enfant qui parle et puis de sa lucidité : « Donc si je savais que j’étais morte, c’était que je ne l’étais pas. ».
Bonne lecture…
HP22 Filii futuri
Anthologie réunie et présentée par Leo Dhayer et Xavier Dollo
Editeur : Flatland
Collection : La fabrique d’horizons
Laisser un commentaire