Il s’agit d’un recueil de poèmes dont la couverture jaune tire agréablement l’œil. Je suis souvent surpris par les textes imprimés en quatrième de couverture, là j’ai eu un grand choc en lisant : « Carmen Campo Real est mariée avec deux enfants. ». Il me semble que le ‘avec’ devrait être remplacé par ‘et mère de’ pour éviter toute confusion troublante. Autre remarque avant d’aller plus loin : seul le recto des pages porte un poème imprimé.
Ne vous attendez pas à des rimes même si parfois le rythme – la longueur – des vers semble appeler une rime qui aiderait à se souvenir. Les vers claquent comme des gifles et disent bien souvent une menace latente, un danger que l’on sait, mais toujours ou presque le poète réagit et se/nous sauve. Elle parle du monde qui crée/est sa propre hubris (démesure, voir citation en exergue du volume). Elle dénonce l’orgueil et l’arrogance. L’absence de ponctuation – excepté points, deux points et quelques virgules éparses – vous force à faire sens en lisant, à vous approprier les courts poèmes, à devenir imprécateur en adoptant le Je/Jeu de l’auteure. Comme il me semble qu’en matière de poésie seules les citations donnent envie de lire, je vous en propose deux longues (avec dans l’une une étrange faute) :
« Ils font table rase, ils éliminent
Ils soustraient la friche, oublié le pardon
Pour n’en conserver que quelques routes
Qu’il marionnettisent simplement tels des scouts. »
(Sic)
« Esprit sulfate, industriel
Terre de plantes à surface uniforme
Les grappes de son esprit étaient lourdes
De boulettes identiques, séquentielles
Dopées d’arrogance hors-norme
La gourmandise faisait saigner la foudre. »
Bonne lecture.
Hubris
Auteure : Carmen Campo Real
Editeur : Slatkine
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