Je sais bien que je vous pose la question pour la forme mais je la pose malgré tout. Quelles chansons d’Hugues Aufray êtes-vous capables de fredonner ? Santiano, Les crayons de couleurs, Céline, Dès que le printemps revient ? Vous souvenez-vous qu’avec la complicité de Pierre Delanoë il a chanté Dylan en français ? Là nous sommes en présence de ce que l’on pourrait appeler des curiosités… L’Hugues Aufray de ce premier coffret n’a pas encore trouvé son style ni fondé son Skiffle Groupe, je le rangerai dans la catégorie chanteur d’orchestre, celui qui se lève au bout de trois à quatre mesures, s’approche du micro et entonne les paroles de la chanson sur laquelle vous allez danser, que cela soit sur la place du village ou, chez nous, avec le disque qui tourne sur l’électrophone… Les sept premières chansons relèvent du style latino. La voix est là chaude. Je relèverai pour le plaisir Le poinçonneur des Lilas (versions studio et live ) et La complainte de Mackie (de l’Opéra de Quat’sous de Brecht et Weill) et je vous demanderai de vous arrêter un instant sur Y’avait Fanny. Pour ce qui est du deuxième CD, nous sommes encore dans ce que l’appelle « variété », mais trois titres au moins sont intéressants. Un Santiano dont on est en droit de préférer les versions live qui ont plus d’entrain et de cœur ; un Georgia qui, à mon humble avis, n’a pas dû retenir l’attention de Ray Charles ; un J’entends siffler le train… Qui n’a pas chantonné cette chanson d’adieu immortalisée en version française par un certain Richard Anthony ? Avec ce titre et le dernier, L’enfant do, il me semble que l’Hugues Aufray que nous apprécions pointe son talent.
On notera que le livret qui accompagne les CD contient des propos d’Hugues Aufray mais – et c’est dommage – aucune information quant aux auteurs des chansons…
Bonnes écoutes.
Hugues Aufray, intégrale chronologique 1958-1962
2 CD
Editeur : Frémeaux & Associés
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