Rien que l’image de couverture donne envie de lire cet ouvrage. Traité comme un roman, il s’agit pourtant bel et bien de l’histoire de la colonisation des pays africains, de l’esclavage et de la libération des afro-américains.
L’histoire débute en Virginie le 20 mars 1916, Ota Benga, un Pygmée natif du Congo, se tire une balle dans le cœur. Pour expliquer ce geste, il faut remonter jusqu’à la mort de l’explorateur britannique David Livingstone en 1873, dans un village de l’actuelle Zambie. Il sera décédé avant d’avoir pu voir se mettre en place la grande mission civilisatrice de l’Europe.
Henry Morton Stanley aurait aimé pouvoir explorer l’Afrique pour le compte des Anglais, mais ceux-ci n’ont pas voulu de lui dans un premier temps. C’est donc pour le compte du roi Léopold de Belgique que Stanley s’en fut parcourir ces contrées sauvages, souvent inhospitalières et pleines de dangers.
Dans cette saga, horrible et magnifique, le destin de héros impuissants se mêle à celui d’écrivains engagés et de militants des droits civiques.
Les périples africains sont décrits dans le détail et la cruauté des chefs d’équipe blancs n’a rien à envier à celle des indigènes mangeurs d’hommes. Il n’y avait pas de routes praticables à cette époque et se rendre d’un point à un autre nécessitait de grandes qualités telles que l’endurance, un sens de l’orientation aigu et beaucoup d’intuition.
On y apprend comment les Africains furent réduits en esclavage par les Arabes, puis déportés principalement en Amérique. Il est tellement étonnant de constater à quel point la race blanche se sentait supérieure et la facilité avec laquelle elle arrivait à s’imposer dans ces contrées où personne n’avait besoin d’elle.
On voyage en permanence dans ce roman de plus de sept cents pages, en Angleterre, aux Etats-Unis, de France en Belgique, d’Allemagne en Afrique.
Une tranche d’histoire pas toujours très glorieuse, mais fascinante.
Il est à toi ce beau pays
Auteure : Jennifer Richard
Editeur : Albin Michel
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