Auteure à facettes multiples, Laurence Voïta nous livre un polar dans lequel s’entrelacent deux histoires: la recherche sur les origines d’une mère et celle d’une enquête policière sur « l’homme du pont ». Secret et mystère sont les mots-clés de l’histoire mais pas seulement…On vous en dit davantage dans cette interview.
Avec un parcours riche tel que le vôtre comment en êtes-vous venue à l’écriture ?
J’ai toujours eu envie d’écrire, j’ai toujours écrit et je dirais qu’il m’a seulement fallu beaucoup de temps pour décider que ce serait ma priorité professionnelle !
Sur quels éléments êtes-vous particulièrement exigeante lorsque vous écrivez ?
J’accorde évidemment beaucoup d’importance à la vraisemblance et au rythme du récit. Ce qui m’importe aussi énormément, c’est la « consistance » des personnages. Je les aime, j’essaie toujours d’être au plus près d’eux, je passe beaucoup de temps à imaginer leurs pensées, leurs colères, leurs déceptions, tout ce qui au final motivera leurs actions. Et puis, j’aime les mots ! J’ai envie que chaque mot « sonne » juste, lorsque j’écris, je l’entends. Ces exigences dont vous parlez nécessitent naturellement de très nombreux passages sur le texte, de nombreuses versions, mais c’est un exercice qui me plaît et lorsque tout à coup un mot vient qu’on attendait depuis longtemps et qui nous échappait, quel délice !
Comment avez construit votre intrigue ? Ce travail a-t-il été complexe ou plutôt évident ?
Je dirais que c’est un travail complexe qui doit au final (je l’espère du moins) ne plus être visible en tant que tel et sembler évident ! En ce qui me concerne j’ai toujours, par exemple, sous les yeux un calendrier réel -celui de l’année en cours le plus souvent – auquel je me fie pour rythmer le temps du récit. Pour ce qui est de l’intrigue, je commence vraiment à écrire lorsque j’ai le début et la fin d’une histoire, puis je tisse mon récit entre les deux, dans de grands cahiers carrelés que je remplis à la main. Au gré des jours et de mes humeurs, ou parfois de celles de mes personnages, le récit se déroule, se construit, s’étoffe ou se resserre, se modifie et va son chemin, jusqu’à sa forme finale.
Quels sont vos auteurs de prédilection et pourquoi ?
Il y en a tant ! J’aime les grands romanciers du 19ème avec bien sûr Flaubert en tête de cortège, mais j’aime aussi beaucoup les romanciers américains contemporains Jim Harrisson, Toni Morrisson, Barbara Kingsolver… Je viens de terminer Tu seras mon père, de Metin Arditi, que j’ai trouvé magnifique. Par moment j’aime déguster peu de pages à la fois, comme avec le dernier Stefansson, Ton absence n’est que ténèbres, et parfois au contraire j’aime que l’on m’attrape par le col et qu’on ne me lâche plus !
Un lieu auquel vous êtes particulièrement attachée.
Ma maison, et tout autour, la région dans laquelle je vis, avec le lac tout près, assorti du Grammont.
Votre premier choc littéraire.
J’ai passé tant de jours et de nuits le nez dans les livres depuis l’adolescence !… S’il faut toutefois parler d’un premier choc, celui qui me vient à l’esprit aujourd’hui c’est Au dessous du volcan de Malcolm Lowry et dans ce roman, l’extraordinaire lettre du consul à Yvonne !
Pensez-vous un jour faire la mise en scène d’un de vos romans ?
Faire la mise en scène moi-même certainement pas, mais je serais très heureuse qu’ils deviennent des films !
Quelles sont vos autres passions ?
Marcher en montagne, courir, jardiner, regarder les gens, parler, partager, lire…
Vos projets (dédicaces futures, lectures…)
Les 25 et 26 juin prochains je serai aux « Estivales du livre » à Montreux, pour des séances de dédicace, mais aussi pour une table ronde sur la thématique du secret. Le 28 juin je serai l’invitée des « derniers mardis du mois » à Rolle. Et en novembre ma nouvelle pièce Tout doit disparaître, mise en scène par mon mari Michel Voïta, sera présentée au Théâtre Montreux Riviera et au Pulloff à Lausanne. A cela viendront s’ajouter deux autres projets dont il est encore trop tôt pour parler mais que j’aurai plaisir à présenter prochainement sur ma page FB.
Comment suivre votre actualité ?
sur ma page FB
Photo : Jérémie Voïta, Payot à Lausanne
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