Il s’agit de la traduction d’un discours prononcé en 1963 par Joséphine Baker, suivi de sa version originale en anglais et d’un dialogue entre Pap Ndiaye et Jean-Claude Bouillon-Baker. Et disons-le tout de suite d’un petit livre à usage pédagogique indéniable. Et je ne dis pas cela parce que Pap Ndiaye a été brièvement (mai 2022 – juillet 2023) ministre de l’Éducation nationale et de la jeunesse française. Il me semble qu’il doit intéresser en anglais, en Histoire et en français.
Je suppose que si l’on questionne à propos de Joséphine, les plus vieux évoqueront une ceinture de bananes et les plus jeunes le Panthéon, pour ce qui me concerne j’ajouterai une chanson : J’ai deux amours et le château des Milandes.
Naître, en 1906, femme et noire au pays de la ségrégation raciale n’est certainement pas un avantage. Rappelez-vous Strange Fruit de Billie Holiday. Joséphine Baker devient danseuse et se produit à Paris en 1925 dans la célèbre Revue Nègre. Devenu vedette, elle sert la Résistance française pendant l’Occupation puis tente en vain de conquérir l’Amérique en 1951, elle sera discriminée… C’est à la demande de Martin Luther King que, lors de la marche pour les droits civiques, elle prononce le discours présenté ici. Le dialogue entre Pap Ndiaye et Jean-Claude Bouillon-Baker, fils de Joséphine, replace le tout, la dame et le discours, dans le cours de l’Histoire. J’espère, pour ma part, qu’en lisant ce livre vous reconnaîtrez deux choses à cette femme. D’abord une certaine lucidité : elle s’adresse à des gens qui ne la connaissent pas pour les exhorter à reprendre le flambeau de la lutte. Ensuite cette humilité certaine de ceux et celles qui n’ont pas à se vanter de ce qu’ils ont fait parce que cela parle tout seul et que cela a été fait pour tous.
Bonne lecture de transport en commun pour une bonne transmission du relai.
J’ai fait un long voyage
Auteure : Joséphine Baker
Editeur : Editions de l’Eclaireur
Collection : Messager(s)
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