L’attentat contre le roi de France Henri IV a échoué. Ravaillac est arrêté et sera jugé. Etant donné que ce n’est pas le premier attentat, le roi continue sa route vers l’Espagne et la guerre. Paris et la France restent fragilisées par la nuit de la Saint-Barthélémy passée depuis plusieurs années, et une guerre trop longue, mais toujours vivace dans les deux camps chrétiens. Le Navarre saura-t-il apaiser les esprits ?
Dans une fiction comme est coutumière cette série historique, la question d’une autre réalité donc d’une autre histoire qui se réalise nous fait voyager en fantasmes. La face de la France et du monde en est assurément modifiée définitivement. Qui ne s’est pas déjà posé ces questions ? Que ce serait-il passé si Henri IV n’était pas mort sous la lame de Ravaillac ?
Malgré les suppositions et les extrapolations, la série ne dévie pas d’une certaine rigueur paradoxale dans la compréhension du climat géopolitique de l’époque choisie. Ce qui apporte une dimension encore plus réaliste au récit. Les acteurs d’alors sont respectés dans leurs personnalités et leurs actions même imaginées.
Le trait de Marco Bianchini est sûr et à la hauteur de la qualité du scénario du trio Duval-Pécau-Blanchard. Les couleurs et la richesse du détail nous immergent dans l’ambiance de noirceur et de crasse historique. On se croirait presque dans des tableaux de François Clouet. Ce tome fait partie des meilleurs de la série Jour J dans son intégralité graphique et scénaristique. En fin de récit, on en redemande encore tellement qu’il est à souhaiter qu’une suite germera dans l’esprit des auteurs, même si ce n’est pas vraiment le but de cette collection. Si vous ne la connaissez pas, plongez vous sans hésitation dans les événements qui vous intéressent et dans ceux que vous croyez connaître. Un exemple en bande dessinées d’une autre vision du réel, d’une identité collective différente. Un excellent cadeau au demeurant.
Tome 45
Fred Blanchard/Jean-Pierre Pécau/Fred Duval/Marco Bianchini
Delcourt Neopolis
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