L’illustration de couverture est un décor préparatoire pour l’opéra de Borodine : Le Prince Igor créé en 1880, les textes choisis, préfacés et traduits par Emma Guillet relèvent de Le Journal d’un écrivain (1873- 1881) de Dostoïevski. Étrangement – à moins que ce ne soit uniquement dû à la forme – j’ai souvent pensé en lisant ce petit livre à un certain Michel de Montaigne, partant d’une observation du réel autour de lui pour nous donner une réflexion sur les hommes et la vie. Peut-être aussi que cette ressemblance est confortée par la grande culture – curiosité ? – des deux hommes. La quatrième de couverture précise que les textes choisis ont un rapport direct avec l’œuvre du romancier.
J’ai noté deux articles traitant directement du suicide et un autre le faisant indirectement (sur quinze). On notera, mais cela n’est pas étonnant, que Dostoïevski s’intéresse au ‘peuple’, aux gens pauvres qui fondent la société russe. Au langage qu’il utilise et qui traduit leur état et comme l’indique la note en bas de la page 64 Dostoïevski ne puise pas son savoir que dans les œuvres des autres. Et ainsi qu’il le dit au moins à propos des enfants il ne fait pas que s’intéresser aux gens, il les observe. Vous sentirez sans doute comme moi que tout ce qui figure dans ce Journal est écrit. Je veux dire rédigé, que c’est ordonné pour convaincre et pourtant il s’en dégage une humanité forte qui à mon humble avis va bien plus loin que ce qui est écrit. Ce qui impliquerait comme allant de soi d’aller regarder dans votre bibliothèque de quelle œuvre de Fiodor vous disposez encore. Si les déménagements et les prêts aux amis vous en ont privé, procurez-vous L’adolescent écrit pendant le temps de rédaction de ce Journal… Et je vous offre une citation à bien replacer dans son temps pour éviter tout anachronisme : « De nos jours, chacun est avant tout convaincu en entrant quelque part, que tout lui appartient, à lui seul. ».
Bonne lecture.
Journal d’un écrivain
Auteur : Fiodor Dostoïevski
Editeur : Rivages
Collection : Poche
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