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Deux précisions en couverture : « Sélection de Michel Granger » et « Traduction de Brice Matthieussent ». Des informations non négligeables. Le traducteur faisant partie du petit groupe des meilleurs et la sélection des pages étant une obligation. On imagine mal un lecteur lisant les 7000 pages de l’intégralité du Journal.

Attention ! il s’agit d’un livre qui se lit nécessairement à petites doses et donc qui va être beaucoup manipulé – par vous ou vos invités. Je vous conseillerai d’en faire une lecture à raison de trois à quatre jours à chaque fois et peut-être de vous laisser guider par le hasard pour ce qui est des passages. Une lecture de hasard. Pour éviter de peut-être vous lasser, pour vous faire la surprise de la découverte et peut-être surtout pour avoir le plaisir de mettre en relation les passages lus…

Si j’osais, je rangerais ce livre entre « Les essais » de Michel de Montaigne et « Les nourritures terrestres » d’André Gide… Un homme s’y raconte, un homme y vit de sensations, de sensualité et il analyse ses semblables – les blancs sont durement traités. Allez, par exemple, directement aux pages 411 et 412 à la date du 30 décembre 1856, il y est question des blancs et des Indiens… (on notera une mise en page intelligente : le chiffre de l’année du journal voisinant le numéro des pages). Et si l’ensemble s’écrit au 19ème siècle, à une époque techniquement bien loin de la nôtre, on constatera que Thoreau voyait bien au-delà de son présent.

Vous me connaissez, je ne résiste jamais au plaisir de la citation, alors en voilà quelques unes ( à vous de vous faire les vôtres) :

« Ce qu’on appelle la foi est un immense préjugé »

« Célébrez non pas le jardin d’Eden mais le vôtre »

« Il est stupide que l’homme accumule surtout des biens matériels des maisons et des terres »

« Un écrivain, un homme qui écrit, est le scribe de toute la nature; il est le maïs et l’herbe et l’atmosphère écrivant »

« Les grandes pensées sanctifient n’importe quelle tâche »

« Le langage est l’œuvre d’art la plus parfaite du monde »

« Pour être seul je trouve nécessaire d’échapper au présent : je m’évite »

« Des faits que l’esprit a perçus, des pensées que le corps a pensées, voilà mon sujet ».

Bonnes lectures.

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Auteur : Henry D. Thoreau
Editeur : Le mot et le reste

www.atheles.org/lemotetlereste

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