Si le temps porteur de rides a quelque peu altéré le visage de madame Gréco, ce CD vous prouvera que sa voix en a peu subi le passage. Cette Dame fait partie pour moi de ces artistes intelligents qui savent choisir ce qu’ils chantent ou interprètent. Et comme c’est une grande interprète avec une superbe voix on peut imaginer que beaucoup d’auteurs compositeurs se sont précipités pour lui proposer leurs œuvres. Sur le premier disque (78 tours) qu’elle enregistre, un seul compositeur (Joseph Kosma) et trois auteurs (Robert Desnos, Raymond Queneau et Jean-Paul Sartre)… Il ne manque que Jacques Prévert qui ne tardera pas et puis viennent Brassens, Brel, Ferré, Trenet… (vous remarquerez que je les présente par ordre alphabétique pour éviter une quelconque hiérarchisation). Vous retrouverez La Fourmi de Desnos et Si tu t’imagines de Queneau sur cet album et je crois que l’on peut mesurer la qualité de l’interprétation aux applaudissements qui suivent Si tu t’imagines. Ou alors en écoutant les deux chansons de Brassens qui prennent une autre dimension. Si par hasard vous prenez le temps de lire les textes de Ferré ou celui de Trenet vous saurez combien la voix et le chant des mots les soutient, les enveloppe nous les fait fredonner.
Dernier point, je sais que des nostalgiques n’attendent pas de lire mes chroniques pour raviver leurs souvenirs, mais je pense qu’il faut aussi faire écouter cette Juliette-là à des jeunes en commençant par Si tu t’imagines.
Bonne écoute et pensez que si vous voulez entendre et écouter vous ne pouvez chanter en même temps.
Juliette Gréco, Live in Paris, 1956-1961
Editeur : Frémeaux & Associés
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