Il faut ouvrir le petit livret qui accompagne le CD pour découvrir qui a réalisé ces enregistrements. Et pour les quelques ‘boomers’ qui me lisent se rendre compte qu’ils connaissent ce François Jouffa qui les a initiés à la musique qu’ils aiment peut-être encore. Un François Jouffa qualifié d’ethnomusicologue, bien loin des idoles et de Johnny Halliday. Une musique dont certains instruments sont classés au patrimoine de l’Unesco. Une musique peut-être difficile à entendre – pour ce qui est de son sens – pour notre oreille d’occidentaux. Une musique qui donne l’impression à la lecture du livret et à l’écoute d’être au service de la population. Je veux dire qu’elle rythme et soutient la vie des gens. Une musique royale pour se conformer aux règles et rituels ou s’en souvenir et cette dernière partie en rapport avec la boxe thaï dont on ne sait si elle souligne/accompagne ou guide les combattants. Et là on comprend mieux ce qui transparaît dans le paragraphe d’introduction du livret. Où on lit que les ‘touristes’ ont modifié la vie des Thaïs qui n’avaient jusque-là jamais été conquis par un envahisseur. Modifiée au point que je me demande si l’interdiction de se servir de sa tête comme arme en boxe thaï signalée dans le livret ne vient pas de la surenchère que les touristes peuvent imposer pour le spectacle. Dernière remarque avant de vous laisser écouter. La piste 7 m’a interrompu dans mon audition en continu, elle m’a fait me demander si Olivier Messiaen connaissait ce genre de musique et m’a confirmé l’universalité de la musique – à peine détournée par l’usage qu’on en fait. Conseil d’écoute : le même que d’habitude. Musique en fond puis ré-audition des morceaux marquants avant de recommencer. En pensant qu’il ne s’agit pas de musique pour touristes ou de folklore mais de musique vitale qui tend à disparaître, voir paragraphe IV du livret sur la musique de Muay Thaï.
Bonnes écoutes.
Koh Samui authentique, Thaïlande 1989-1998
1 CD
Editeur : Frémeaux & Associés
Merci
Bonjour,
Merci pour votre gentille chronique. D’avoir écouté avec bienveillance et d’avoir bien lu le livret.
Merci encore de vous souvenir de moi comme « historien » du rock ‘n’ roll et de la chanson.
Mais votre étonnement de voir mon nom comme producteur d’un CD de musique traditionnelle thaïe m’a amusé.
Certes, j’ai été derrière un micro pendant un demi-siècle environ. Mais, depuis tout ce temps là, j’ai également enregistré une cinquantaine de disques 33 tours puis CD dans de nombreux pays, principalement en Asie. La plupart sont ressortis chez Frémeaux. Vous en trouverez la liste complète sur Wikipédia à mon nom.
Mais le public, effectivement, me connaît mieux comme étant le premier
intervieweur des Beatles ou comme le confident des yéyés, Johnny en tête.
Pour moi, tout ça, c’est de la musique populaire, pop-ulaire.
On peut adorer les Stones et se passionner pour des tambours de Sri Lanka,
écouter fréquemment Brassens et connaître les différents hautbois des Zindes.
Surtout, il y avait urgence à graver et conserver des chants et musiques en voie (voix) de disparition.
Je suis autant fier de mon bouquin de 1000 pages titré « Histoire du rock » chez Tallandier que de mes enregistrements à Katmandou sortis chez Vogue en 1969 et ressortis chez Frémeaux 40 ans plus tard.
Voilà !
Cordialement,
François Jouffa