
Cécile Roumiguière présente sa version du conte d’après Suzanne de Villeneuve, et c’est illustré par Benjamin Lacombe. C’est ce que l’on appelle un beau livre et c’est destiné aux enfants à partir de 9 ans. Je supposerai que vous en avez vu au moins une version cinéma – Cocteau ou Disney – et que vous connaissez cette histoire.
Rappel : Un commerçant ruiné offense la Bête et doit donner sa fille, la Belle, en guise d’otage. La Bête ne retrouvera un aspect princier que si elle inspire l’amour à une jeune fille.
C’est une histoire intemporelle et intraçable parce que pouvant se situer n’importe où – ici c’est à Venise, mais on ne voit de gondole qu’à la fin. L’histoire se termine bien aussi pour le père de la Belle qui retrouve ‘une seconde jeunesse’ et pour la mère de la Bête qui lui ‘fit un signe de la main’ mais on notera la touche finale de réalisme : ‘La Belle et la Bête furent très longtemps heureux, amoureux et complices’. Les enfants tireront eux-mêmes la morale de l’histoire.
Côté illustration, je me permettrai de trouver bien sombres les images proposées, entre bleu de nuit et vert bouteille à peine éclairés à la bougie ou quelques lueurs de jour… L’histoire n’est pourtant pas sombre puisqu’elle permet de prendre conscience que l’on peut, que l’on doit aller au-delà des apparences, de ses aversions et peurs spontanées culturelles. Peut-être aussi pourra-t-on trouver à la Bête un regard un peu trop doux alors que ses colères sont violentes et que son isolement doit être douloureux.
Comme je ne sais si un enfant ira directement vers ce livre, je pense qu’il est souhaitable de l’offrir et d’en partager la lecture – peut-être en commençant par les annexes – pour aider à apprivoiser les images.
Bonne lecture.
La Belle et la Bête
Auteurs : Cécile Roumiguière & Benjamin Lacombe
Editeur : Albin Michel Jeunesse
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