Jolie couleur pour la couverture mais l’illustration est pour mon goût trop en dessous de l’intérêt du roman, trop infantile alors qu’il est doublement question d’histoires d’adultes. Et je vous conseillerai d’éviter de lire la quatrième de couverture qui en dit beaucoup mais dans l’anecdotique. Feuilletez plutôt pour lire au hasard quelques pages…
Attention ! Ce livre demande à être apprivoisé comme le renard du petit prince et comme lui il se laisse faire mais il faut vouloir. Vouloir que les phrases d’Annabelle entrent sans forcer le passage dans notre esprit. Rassurez-vous cela va vite et une fois entré au côté de Leena – jeune femme mutique – vous n’aurez plus envie d’abandonner son œuvre.
Elle s’appelle Leena – son mutisme vient du départ de sa mère et s’est trouvé accentué par le comportement du père, surnommé « le décortiqueur », et par celui d’un voisin. A la mort du père elle part et échoue dans un village breton où elle s’entiche d’une maison à vendre. Elle transformera les lieux avec l’aide des voisins, dont elle se fera des amis et ouvrira une librairie.
Il s’appelle Jeep – ancien drogué et alcoolique – c’est le frère de Leena, à la mort du père il décide de partir à la recherche de sa mère dont les dernières traces sont à Boston. Jeep va remonter jusqu’à sa grand-mère et dans le même temps se reconstruire par le biais du jazz – rien ne vous empêche, j’espère, de lire en écoutant de la musique : John Coltrane, Bill Evans, si vous avez en rayonnages.
Jeep et Leena se retrouveront, bien sûr, parce que Leena a envoyé à une des adresses de son frère – celle de la meilleure amie de leur mère – des maquettes d’avions accompagnées de phrases littéraires qui lui semblent appropriées. Ces maquettes sont le trésor qu’elle a découvert dans la maison achetée.
Vous avez compris, ce « bref » résumé ne vous dit rien ou presque de l’essentiel. Cet essentiel, pour moi comme pour Leena (et Jeep et les autres), est dans les mots. Si par hasard vous lisez avec un crayon à la main – pourquoi pas – pour noter, souligner, cocher les phrases et les mots qui éveillent en vous quelque chose au moment de la lecture, vous lisez comme Leena. Vous entrez dans un livre et le livre trouve en vous les chemins vers ce que vous êtes. Il vous trouve. Imaginez que chaque livre dispose dans ses pages d’une petite phrase, d’un simple petit mot pour tous ses lecteurs. Je me permettrai de considérer cet « universalisme » comme réconfortant…Et là, comme Annabelle Combes écrit de manière poétique, elle doit bien avoir glissé dans ses pages une ou deux phrases pour éveiller votre journée.
Bonne lecture.
La calanque de l’aviateur
Auteure : Annabelle Combes
Editeur : Héloïse d’Ormesson
www.editions-heloisedormesson.com
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