Je me permettrai de trouver superbe la couverture de ce livre et vous faisant remarquer que la tête de l’enfant assis ne touche pas la masse noire qui écrase le reste de l’image. Je suppose que ceux qui ont vu et apprécié I’m Not Your Negro, le documentaire de Raoul Peck, n’auront pas besoin de moi pour s’offrir ce roman. Les autres pourront à mon sens se précipiter aussi car Baldwin est un de ces talentueux écrivains-essayistes qui savent nous tirer de nous-mêmes et de notre réflexion plan-plan pour nous donner à penser.
Avec La conversion, nous sommes dans un genre d’autobiographie romancée qui nous montre à quel point le déterminisme façonne la vie des gens. La couleur de votre peau, le milieu dans lequel vous êtes né, votre sexe, la région, votre religion déterminent ce que l’on pensera, attendra de vous. Et l’on sait combien c’est encore en vigueur aujourd’hui. John Grimes qui participe à la prière du dimanche où toute sa famille prie, chante et danse dans l’église locale prend conscience, à quatorze ans, qu’il ne veut pas être ce que sa famille et ceux de sa communauté qui le connaissent veulent qu’il soit : un prédicateur. Il veut échapper à son sort et dans le même temps ou presque il commet un grave péché en pensant aux garçons. Et, à partir de là, il voit les choses différemment. Il porte sur elles et sur les gens un regard critique et il voit la société, sa communauté telle qu’elle est.
C’est traduit de telle façon qu’il est difficile d’abandonner le livre une fois la lecture commencée.
Une intelligente lecture d’automne, au jardin. Pensez à rentrer avant de prendre froid.
La conversion
Auteur : James Baldwin
Editeur : Rivages
Laisser un commentaire