La dernière chance de Rowan Petty

Une illustration de couverture un peu convenue ou fade par rapport au sujet et qui ne donnera pas beaucoup envie de découvrir l’intérieur. Je ne saurais vous dire si c’est bien traduit mais je peux vous dire que c’est dans du bon français.

Imaginez un de ces petits blancs américains, de ceux ruinés par la crise de 1929, qui vivrait d’expédients dans l’Amérique d’aujourd’hui, celle qui est sur le point de redevenir « grande à nouveau » ou qui l’espère. Un escroc minable dont la femme est partie, que sa fille a abandonné. Or, un jour, un vieux copain de galère lui propose une affaire, récupérer à Los Angeles deux millions de dollars que devraient se partager des anciens de l’Afghanistan. Rowan hésite. Mais il rencontre Tinafey dont l’ex- mari est de retour et qui voudrait changer de vie. Et les voilà partis à la conquête de la Cité des Anges. Et, bien sûr, le parcours est semé d’embûches et de dangers divers. C’est à qui se montrera le plus tordu, le plus cynique, le moins encombré de scrupules… Attention, nous ne sommes ni dans un James Cain, ni dans un Jim Thompson dont la noirceur était irrémédiable, nous sommes dans les bas-fonds sans doute mais on peut avoir l’impression que la noirceur s’est atténuée. Qu’elle s’est diluée dans l’habitude. Qu’elle a tendance à prêter un peu à sourire. Qu’elle s’est édulcorée au fur et à mesure de nos lectures, au fil des outrances de certains films. Comme si on cherchait à la rendre tolérable…

Mais ici Rowan Petty n’est pas Dortmunder (« héros » de Westlake), il est à mon sens un ton en-dessous.

Une noirceur dans cet air du temps qui nous demande de relativiser ce que l’on voit, tellement on nous en montre.

Une lecture idéale pour un trajet de durée moyenne en train ou en bus.

Bon voyage.

La dernière chance de Rowan Petty
Auteur : Richard Lange
Editeur : Albin Michel
Collection : Terres d’Amérique