Il s’agit d’une nouvelle série, suite inspirée de celle qui racontait les ‘enquêtes’ de Gabriel Lecouvreur dit Le Poulpe (éditions Baleine). Deux volumes pour commencer – les prochains en octobre sous la ‘coordination’ de Sergeï Dounovetz.
Numéro 1 : Les cols des Amériques de Thomas Cantaloube. Attention ! Je ne vais pas être tendre. C’est pour moi le genre de ce que j’appelle ‘roman mosaïque’. L’auteur y plaque des idées et des informations diverses sur une banale trame sous tendue par une idée plus ou moins forte. Là, l’idée parle de l’organisation des provocations-répressions qui conduisent à des états sécuritaires. Un Chilien mort jeté du haut d’une falaise cévenole mais tombé sur la cabane d’un solitaire entraine l’enquête de Gabriella – qui a grandi à San Pedro, une prison bolivienne pour s’en sortir à seize ans, il y a huit ans, grâce à Pedro le catalan anarchiste ami de Gabriel -, vous suivez ?. Grâce au Poulpe vieillissant, à un berger, à un photographe, à un ami-amant dans la police et à son ‘frère’-complice-hacker resté en Bolivie la jeune femme ira jouer du cocktail Molotov en Normandie.
La série du Poulpe instillait à mon sens un humour style politesse du désespoir parfois très subtil or l’humour – même second degré – est pour moi absent de ce premier titre de la série Gabriella.
Fort heureusement il est bien présent et de haut niveau dans le numéro 2, Faut pas prendre les enfants de la rue pour des connards sauvages de Maryssa Rachel. C’est Gabriella elle-même qui raconte et se raconte à la première personne avec une verve pleine d’allant et sans la moindre concession au monde. L’idée de base : la maltraitance sexuelle des femmes sans défense. L’autrice livre un portrait attachant de l’héroïne dans son jus – le même ou presque que celui du Poulpe, rappelez-vous il a eu quarante ans en 2000 – et son environnement d’aujourd’hui. L’histoire est dénouée et Gabriella qui se dit ‘Journaliste CITOYENNE’ – les majuscules sont d’elle comme pour conforter un côté ‘grande gueule’ – peut alimenter son blog.
Je ne vous citerai pas de ‘touche’ humoristique, je me contenterai de vous en situer deux. La première qui m’a fait tilt est au haut de la page 41 et elle est bilingue (italo-française). La deuxième, page 48, dans le deuxième paragraphe ma comprenette a mis du temps à la saisir… Vous chercherez les autres. Mais je vous offre une citation : « Plus les années passent, moins les gens sont compétents, ils le sont de plus en plus en deux mots, mais pas en un seul. Celle-là ferait marrer le Poulpe. ».
D’idéales lectures de vacances.
La fille du Poulpe
Auteur : Thomas Cantaloube
Faut pas prendre les enfants de la rue pour des connards sauvages
Auteure : Maryssa Rachel
Editeur : Moby Dick
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