On se rappellera que Maurice Nadeau est aussi l’auteur d’une « Histoire du Surréalisme »… On notera que l’illustration photographique en couverture est à la fois belle, troublante et – à mon humble avis – en totale adéquation avec le roman.
Je ne sais quel fut le parcours de ce roman avant qu’il soit accepté chez Nadeau mais je pense qu’il y est tout à fait à sa place. J’y trouve des échos d’un grand surréaliste, Robert Desnos, dont je ne saurais trop vous recommander la lecture. C’est un premier roman qui raconte une recherche d’identité, une quête de soi.
Une jeune fille tombe de son fil et en chutant perd la mémoire… nous dit la quatrième de couverture. Pour la/se retrouver elle va voyager mais ce voyage va accentuer son trouble de conscience de soi et des autres. Je pourrais m’arrêter là et vous laisser découvrir le texte. Mais je ne peux résister au fait de dire le plaisir qu’il procure… J’ai noté au cours de ma lecture deux phrases en marge… Je vous les livre : Des mots funambules sur la corde raide et tendue d’une vie floue. Tissage dense de mots « unis » pour dire, rayé soudain de zébrures colorées plus ou moins douloureuses. Mais peut-être devrez-vous lire quelques pages de « La Funambule » pour comprendre ce que je veux dire. A moins que la citation suivante avec un petit passage souligné par mes soins ne vous éclaire : « Elle glisse meurtrie jusqu’à l’entrée de l’appartement, son corps est happé par les effluves d’antan et ses ongles avec lesquels elle agrippe involontairement les murs livides se fendent un à un en un craquement atroce.
A lire avec la lenteur nécessaire et variable suivant l’humeur. Puis laisser macérer quelques jours avant de reprendre au hasard pour mesurer l’intensité du souvenir.
La Funambule
Auteure : Cléo Dune
Editeur : Maurice Nadeau
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