Une couverture assez réussie agrémentée d’une expression tirée d’une critique du magazine Télérama : « Un talent déconcertant ». Ce n’est pas la formule que j’aurais employée mais, vu qu’elle sert le livre, c’est bien. Si par hasard vous avez vu un film d’Henry King intitulé Le chant de Bernadette qui obtint 5 Oscars en 1943, vous savez – et vous vous en doutiez – on ne devient pas saint du jour au lendemain, d’un claquement de doigts… Et même si votre existence en atteste, il faut que l’administration du Vatican vous canonise.
Le narrateur de cette histoire a été pendant vingt ans fonctionnaire du Vatican chargé d’instruire des requêtes en béatification. C’est-à-dire de trouver des raisons de satisfaire à ces requêtes. Il a été déchu de ses fonctions sans scandale préjudiciable, pour avoir subi l’influence de Laure. Pour avoir séduit Laure en la faisant rire avec ses commentaires sur les sanctifiés. Pour avoir sacrifié à sa fonction et travaillé sur d’autres que ceux figurant sur ses requêtes. D’autres qui n’étaient, ne sont peut-être pas moins saints mais n’entrent pas vraiment dans les grilles de sélection vaticane. Le récit du narrateur est entrecoupé de vies. Celles de cinq personnes qu’il estime sanctifiables. Azyle, Pie, Darie, Urbain et Gen. Je ne pense pas que son but soit de convaincre du bienfondé de sa démarche, je crois que l’auteur propose de relativiser, de considérer autrement, de secouer la poussière de l’administration instructrice, comme son narrateur avait cru pouvoir le faire en entrant dans la carrière. Un narrateur qui met en évidence un hymne à la vie. Et qui raconte son histoire dans une langue très classique qui au moment où elle pourrait devenir ennuyeuse se joue d’une pirouette et nous arrache un sourire.
Idéal pour les transports en commun et porteur de sourire pour ensoleiller votre temps de travail. Bonne lecture.
La légende
Auteur : Philippe Vasset
Editeur : J’ai Lu
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