Je crois que j’aime les Indiens d’Amérique depuis que j’ai vu dans Les aventures du Capitaine Wyatt de Raoul Walsh le camp des Séminoles détruit par les méchants blancs. Les Navajos c’est la BD de Jijé qui raconte Jerry Spring bien avant un certain lieutenant qui me les a présentés. Là je me permettrai de trouver condescendante la phrase de ‘L’Express’ citée en quatrième de couverture qui, à propos des œuvres de Tony Hillerman et de sa fille, Anne, parle de ‘polar ethnologique’… Peut-être même que la formule est ‘pléonastique’*.
Jim Chee et son épouse Bernadette Manuelito enquêtent sur une affaire de vol, pendant que Leaphorn devenu détective privé contacté par la directrice du Musée Navajo recherche une robe traditionnelle de grande valeur. Dans Les deux cavaliers John Ford entraîne James Stewart et Richard Widmark à la recherche des blancs capturés et ‘adoptés’ par les Indiens en soulignant combien il est difficile pour les parents d’imaginer que ces enfants ne sont plus des ‘blancs’… Tony et Anne nous donnent à lire ce que sont devenus les Indiens au contact de la civilisation blanche (tueuse de bison et porteuse de maladies). Nous avons un élément de réponse : ils gèrent des casinos et des musées mais ils ont aussi transmis et conservé leurs traditions, leurs croyances. Ce qui les rend sans doute moins perméables à notre culture du profit, de la possession à tout prix. Si j’en crois mes bons vieux Montaigne et Voltaire, c’est en regardant comment les choses se passent chez les autres que j’ai des chances de comprendre comment cela se passe chez moi. Vous avez là une bonne raison de rester à l’ombre, d’éviter le soleil brûlant de la plage : la lecture de ce roman. Surtout ne vous fiez pas à sa couverture pour décider de son sort…
Bonnes vacances et lecture.
* Je crois me souvenir qu’avant les Maigret, Simenon fut un grand reporter et que Dashiell Hammett fut détective chez Pinkerton…
La longue marche des Navajos
Auteure : Anne Hillerman
Editeur : Rivages
Collection : Noir
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