Une couverture un peu terne et disant peu. Les lecteurs habituels de Madame Mandel apprécieront sans doute de retrouver dans cette histoire une des personnages déjà rencontrée, les autres devraient apprécier le style clair et bien rythmé qui rend l’histoire et certains passages introspectifs très agréables à lire. Conseil de lecture : laissez-vous porter par le/les récits, ne cherchez pas à comprendre avant d’avoir tous les éléments. J’ai parlé des récits car ils sont au moins deux. Le premier concerne un jeune Anglais exilé au Canada, le second concerne une auteure Olive Llewellyn (si ce nom vous dit quelque chose ne cherchez pas, c’est celui du romancier dont John Ford s’est inspiré pour le film : Qu’elle était verte ma vallée) qui en 2203, fait une tournée (dédicaces-conférences) parce que son livre ‘prophétique’ annonçant une pandémie (!?) est un succès. D’autres récits s’insèrent dans celui de la romancière, apparaît ainsi un personnage récurrent frère d’une universitaire chargé de recherches sur le temps. Et en dérogeant à une habitude je vais placer ici la citation : « Si nous vivions dans une simulation, comment saurions-nous qu’il s’agit d’une simulation ? »… Pas sûr que celui qui pose cette question trouve une réponse satisfaisante. Un autre intérêt de l’histoire est le portrait de l’écrivaine – mariée, une fille – qui est fait ici par le biais des questions des lecteurs et des journalistes… Les intervenants, au grand dam de l’auteure, entretiennent une image rétrograde de la femme : vous avez de la chance que votre mari s’occupe de votre fille… ou : quel effet cela vous fait d’être un auteur à succès ? Ne souriez pas ! Retournez neuf lignes plus haut pour lire en quelle année ces remarques sont censées être faites… Et comme moi demandez-vous ce qui ‘chagrine’ l’auteure. Dernier conseil de lecture : prenez-le temps d’une lecture lente pour pénétrer dans l’histoire, comme le jeune Anglais exilé savourez le monde.
Bonne lecture.
La mer de la tranquillité
Auteure : Emily St. John Mandel
Editeur : Rivages
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