Attention, récidivistes ! Pouy et Villard, Jean-Bernard et Marc, reforment leur duo pour nous livrer un court roman (voir en fin de volume les publications des auteurs). Devant cette production et après lecture ma première question a été : comment ont-ils procédés ? Après concertation et discussion ou façon cadavre exquis à partir d’une idée de base. Cette question vient de ce que l’unité du volume est indéniable : il y a un esprit Pouy/Villard.

La première partie est le récit à deux voix des aventures d’un père et sa fille, Clothilde. Lui est peintre elle va sur ses 12 ans avec une « effronterie » pleine de sagesse et en regrettant l’absence de sa mère que le père a dit être partie en Inde… C’est truculent dans la lignée de Zazie, celle qui aurait dû prendre le métro. Il y a même un « Tu parles, tu parles, c’est tout ce que tu sais faire ! » que n’aurait pas renié Raymond Queneau. La deuxième partie raconte les années d’absence de la mère avec réalisme et une poésie un peu hermétique qui remplace l’humour de la première partie. La même noirceur du monde est racontée par les deux écrivains. Et il me semble qu’il est impossible de trouver une version moins noire que l’autre. L’humour ajoute peut-être un peu de culpabilité… Comment peut-on rire de la bêtise violente ? (Le passage où Clothilde parle de sa mère avec le syndiqué est significatif.) Mais alors comment peut-on tolérer la violence du monde que des bénévoles tentent de corriger… ?

Vous avez compris que nos duettistes donnent à réfléchir tout en nous distrayant et que cela ne se lit pas impunément… Essayez dans les transports en commun pour faire tache d’huile. Bonne lecture.

La mère noire
Auteurs : Pouy/Villard
Editeur : Gallimard
Collection : Série Noire

www.gallimard.fr

La mère noire
5.0Note Finale

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