Avec en surtitre « musique classique et jazz 1958-1962 » et sous-titre (si l’on peut dire) Loussier, Hodeir, Prévin, Bolling. Si cette association peut surprendre quelques mélomanes, je me permettrai, pour ma part, de ne pas la trouver étonnante. Je crois avoir entendu Duke Ellington reconnaître sa dette à un certain Maurice Ravel et j’ai toujours trouvé à un certain Erik Satie des sonorités et des rythmes jazzy. Aussi je ne me souviens pas avoir hurlé avec les loups à la sortie des Play Bach de Jacques Loussier. Mais peut-être que l’écoute de Francis Blanche et de sa version de La truite de Schubert était une bonne préparation à ce que l’on pourrait appeler « désacralisation ». J’ajouterai l’audition des Double Six (que je ne saurai trop vous recommander). Vous trouverez ici deux types de Crossover. Le croisement entre classique et jazz et celui entre jazz et classique. Non je ne me moque pas de vous. Je pense à l’association Kurtz Weill/Loussier d’une part et d’autre part aux compositions d’Hodeir et Prévin qui associent jazz et arrangements classiques (écoutez attentivement le Summertime de George Gershwin). Il m’étonnerait que vous trouviez à redire « musicalement » parlant au Weill traduit par Loussier ou à la Toccata et fugue en ré mineur du même. Je me demande si cette version ne serait pas une bonne approche pour faire entendre un Glenn Gould à ceux et celles pour qui le classique c’est du latin ou du grec. Alors que c’est avant tout de la musique qui s’écoute et s’apprécie sans bruits parasites, comme toute musique… Écoutez le Georgia de Ray Charles dans le silence de la nuit et/ou le Clair de lune de Claude Bolling, et vous comprendrez qu’il n’y a pas de grande et de petite musique mais des associations de notes et des rythmes qui touchent et émeuvent…
Une bonne écoute à offrir, à répéter, à partager.
La naissance du Crossover
2CD
Editeur : Frémeaux & Associés
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