Attention, il s’agit d’un gros volume de près de 450 pages. Et je me suis permis de ne pas vous le proposer comme livre à emporter en vacances pour deux raisons. La première est discutable, elle tient à l’illustration de couverture que certains pourraient trouver provocante et donc difficile à exhiber. On peut aussi la considérer autrement et lui trouver des échos de Picasso… En tout cas il faut noter qu’elle est de l’auteur. L’autre raison est, je pense, beaucoup moins discutable. Elle tient au style utilisé par l’auteur pour faire le portrait de Leontina Guran depuis les années soixante jusqu’à la Révolution roumaine de 1989 et à sa mort trois ans après. En effet raconter la vie d’une femme – imaginaire ou non – n’a rien de bien original en soi – pensez à Emma Bovary ou Anna Karénine. Mais l’auteur le fait à sa manière et s’introduit dans ce qu’il raconte. Allez regarder la table des matières pour y repérer les passages intitulés Note de l’auteur. Vous avez noté j’espère que les titres des chapitres en français sont doublés par leur traduction en latin. Ne connaissant pas le roumain – c’est la langue d’écriture de ce roman – je ne peux vous dire si Image (Imago) produit le même effet en roumain qu’en français… Pourtant je répondrai oui car s’y retrouve pour moi l’idée des poupées russes. Vous les voyez ces poupées qui en contiennent d’autres identiques mais plus petites. Ainsi l’Image contient l’Imago et vice-versa. Vous avez noté au passage qu’Imago contient plus qu’Image…
Attention, ce n’est pas un livre difficile. Je soupçonne que sous le marronnier du jardin vous prendrez plaisir à le lire par un bel après-midi de début d’automne. C’est un livre qui captive l’attention parce qu’il fonctionne – pour moi – comme une mosaïque. Il y a d’abord une vue d’ensemble et puis, progressivement, les éléments qui la constituent prennent vie et indépendance et enfin se signalent dans l’ensemble. Vous voyez ?
Il ne vous reste qu’à vous abandonner.
Bonne lecture.
La Poupée russe
Auteur : Gheorghe Craciun
Maurice Nadeau
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