Cette couverture m’a fait regretter les vieilles couvertures du ‘Fleuve Noir Anticipation’ signées Brantonne, non par nostalgie mais parce qu’au moins elles tiraient l’œil. Là, le lecteur amateur du genre en repérant l’œil comprendra qu’un ‘Grand Frère’ observe les communs des mortels. En fait ils sont DIX, les dix qui par l’intermédiaire de drones surveillent depuis trois cents ans la population de la ville enfermée derrière une muraille de cinq cents mètres de haut au milieu d’une jungle où se manifestent des animaux sauvages dont on entend parfois les hurlements, et d’une météo violente en tempêtes et pluies. Et soudain la régulation est lancée… la précédente remonte à seize ans. Pour maintenir le niveau de population, huit régulateurs doivent chacun tuer quatre régulés dont les noms leur sont fournis… Donc trente-deux morts mais en fait trente-neuf car il faut un survivant qui sera absout des meurtres. Il n’est pas interdit de se souvenir d’Hunger Game et pour les plus vieux d’un certain Robert Sheckley – La dixième victime en Série Noire. Et, on s’en doute, rien ne va se passer comme les Dix le veulent. Comme on l’espère et le sait, une bande de régulateur-régulés va découvrir le pot aux roses à grands renforts de bagarres, de courage et d’abnégation…

Les lecteurs amateurs du genre auront deviné ce que découvriront les ‘révoltés’ de l’histoire, certains seront peut-être surpris de voir que c’est adapté à notre temps. Vous, vous avez compris que l’ensemble se laisse lire sans déplaisir mais avec parfois des surprises. Comment ne pas s’étonner que Bettany utilise sans les entretenir des rollers ‘rouillés’, est-ce prudent, intelligent ? Comment ne pas s’étonner qu’on lise des livres au papier fragile, cassant et que celui des carnets-journaux des précédents ‘révoltés’ ne soit pas tombé en poussière ? Comment ne pas s’étonner que tout un arsenal d’armes à feu fonctionne encore sans avoir été entretenu et que les drones vieillissent, se fragilisent ? Réponse : en refusant de s’étonner justement et surtout en se contentant de se sentir ‘héros’… Et cela me rappelle une chanson de Jacques Brel, elle s’appelle Zangra si je ne m’abuse…

Le style ? Un sens certain de l’hyperbole ! Citation : « Tout chez Kyle était démesuré : un manche de pelle avait l’air d’une brindille entre ses mains, ses pieds larges lui conféraient une stabilité hors norme, et on pouvait mettre deux fois sa femme dans ses pantalons. ».

Bonne lecture.

La régulation
Auteure : Gaëlle Perrin-Guillet
Editeur : Fleuve
Collection : Outre Fleuve

www.fleuve-editions.fr

La régulation
3.5Note Finale

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