
L’illustration de couverture est à mon sens en parfaite adéquation avec le contenu – à savoir, sept nouvelles. Je me permettrai de penser que si la traduction du coréen (de Pierre Bisiou et Kyungran Choi) qui vous est proposée est si fluide et agréable à lire c’est parce que le style de Bora Chung l’est aussi.
Il s’agit de récits racontés par l’Ancienne à une employée d’un institut de recherche où sont conservés et étudiés des objets paranormaux. L’Ancienne est la cheffe des employés chargés des rondes de nuit qui doivent vérifier que les portes sont bien toutes fermées. Les récits sont en quelque sorte des mises en garde et des explications quant à ce qui se trouve derrière les portes closes. On se laisse emporter comme par un de ces conteurs qui réveillent votre attention déclinante par une phrase hors récit qui pourtant en participe, on a l’impression de vivre dans un ‘fantastique’ admissible, vivant qui nous prend à témoin. Un fantastique de notre temps où un téléphone portable, une basket, un mouchoir, un mouton, un chat jouent des rôles essentiels sans que l’on soit vraiment surpris.
Arrivé au bout de ma lecture, je me suis demandé quel récit je préférais, quelle histoire prenait le pas sur les autres. Après réflexion, j’ai constaté qu’aucune ne surclassait les autres. Toutes malgré leurs différences laissent une impression identique de grande douceur, de finesse comme si les choses et les animaux étaient les meilleurs intercesseurs entre nous, les humains, et le monde.
Citation : « Nous retournons à notre tâche qui consiste à protéger des êtres sans vie pour qu’ils ne souffrent pas dans ce monde de lumière. ».
A lire dans les transports en commun pour se donner de l’allant.
La ronde de nuit
Auteure : Bora Chung
Editeur : Rivages
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