Étrangement, peut-être, je vais vous avouer que la couverture de ce livre est, à mes yeux, fort peu attirante. Le titre sans majuscule ! L’accumulation de photographies en noir et blanc et de dessins, s’ils rendent compte du contenu, ne donnent pas envie de lire. Et c’est dommage. Pour deux raisons.
La première est la qualité de l’écriture, du style. Ce qui nous est donné à lire est une autobiographie et le Je est fréquent mais il est tellement noyé dans une recherche constante de poésie, d’un regard sur l’humain qu’on l’oublie facilement. L’auteure parle d’elle au travers de ceux qu’elle aime, elle met poétiquement en évidence ce que les autres lui ont apporté. Témoin cette petite fille qui à l’école voit dans le dessin provoqué par une larme sur le sol non un dérèglement de la poussière mais un soleil levant.
La deuxième est basée sur la réflexion qu’inspire le sujet du livre. Imaginez une jeune fille née d’un père pakistanais et d’une mère russe qui vit une partie de son enfance en Tunisie, retrouve un temps son père puis suit sa mère devenue ambassadrice… Oui, il est question de l’étranger, de l’immigré, de l’émigré, de l’exilé. De celui ou celle qui a du mal à se sentir à sa place. De celui ou celle que l’on a rangé a priori dans le différent et dont on prétend qu’il gène, alors que bien souvent il fait simplement peur. Vous comprenez maintenant la force du titre.
Savoir comment Zarina Khan a vécu donne envie de savoir comment elle est devenue metteur en scène et auteure de théâtre… (nous en avons un avant-goût ici)…
Petite anecdote : au cas où vous ne sauriez pourquoi l’alphabet des caractères russes s’appelle « cyrillique » allez à la page 52…
Bonne lecture.
La sagesse d’aimer
Auteure : Zarina Khan
Editeur : Hozhoni
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