On dira que j’aime beaucoup l’illustration de couverture qui s’intègre à merveille au fond jaune. Mais, et je crois avoir déjà fait les mêmes reproches à la collection, peut-être qu’une révision de la traduction s’impose lorsque celle-ci date de 1957 (ici le lecteur attentif notera une grande différence de lisibilité entre les deux premiers textes et les deux derniers). Et surtout, même si ici elles apportent quelque chose, évitez les pré- et postface faites par des amis du traducteur ou de l’auteur, elles sont plus louangeuses qu’intéressantes. Pour ce recueil, lisez la postface avant, vous y trouverez les raisons du succès des textes présentés. A savoir la rupture de ton avec la littérature japonaise de l’époque et le fait qu’ils mettent en évidence la jeunesse japonaise d’alors. Si vous les lisez comme des textes actuels, ils perdent beaucoup de leur intérêt. A cause de la traduction (bancale à mes yeux) des deux premiers textes, les deux derniers, tout aussi violents, s’en trouvent très valorisés et pourtant ils sont moins originaux par rapport aux jeunes japonais. Mon préféré est ‘La chambre de tortures’, j’y trouve des échos de Sartre et Camus fortement marqués par Kurosawa et Mishima. Le personnage principal y joue les héros de lui-même en mettant en pratique un principe absurde. C’est d’une rare densité parce que les autres personnages jouent leur rôle banal et/ou ‘romantique’. Dans le dernier texte on remarque comment une obsession peut transformer un individu. Comment si la possession d’un bien matériel peut satisfaire, celle d’un bien-être transgressif et moral est difficile, voire impossible.
Conseil de lecture : lisez vite les deux premiers textes – d’une traite, en apnée – et lentement les deux suivants. Et, si le cœur vous en dit, reprenez alors les deux premiers pour décider de leur sort. Bonnes lectures.
La saison du soleil
Auteur : Shintaro Ishihara
Editeur : Belfond
Collection : Vintage
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