Une fort belle couverture dont on remarquera l’éclairage crépusculaire… Et l’on prendra bien soin de lire la préface de l’auteur, elle éclaire le roman au point d’en excuser toutes les maladresses. C’est un premier roman et je le dirai militant. Militant comme on aimerait que tous le soient, c’est-à-dire intelligemment et sans partialité.
Jean Bordare voit avec grand regret le bulldozer attaquer la colline. Elle contient de l’uranium et les possesseurs des terres des agriculteurs expropriés sont devenus riches. Lui travaille la terre de sa mère et ne comprend pas l’abandon des terres des autres. Un promoteur décide de s’emparer des terres de la vallée pour y lotir de quoi bâtir une cité pour ceux qui exploiteront l’uranium. Et lui et son adjoint vont utiliser toutes leurs ficelles. Les villageois vont eux se montrer aussi caricaturaux qu’on peut l’imaginer : jalousie, vieilles rancunes, haines… Seul un vieux, on dira le doyen des lieux, prend le temps de s’informer et peut en plus éviter le pire. Si je vous ai fait remarquer la lumière crépusculaire c’est parce que le vieux sage dit bien aux autres qu’ils sont dépassés et en voie de disparition et que c’est publié au milieu des années 60.
Je me permettrai personnellement de regretter que l’auteur n’ait pas jugé bon de corriger les « maladresses » du premier roman. Coquetterie malvenue d’autant plus que le sujet du roman reste à mon sens d’actualité : la terre est à celui qui la cultive et ne doit pas être sujet de spéculation. Ces maladresses ne passent pas trop, surtout quand elles suivent un passage dense où le lecteur est en haleine et bien sûr il les sent.
Avec les annexes, le roman devient témoignage d’un temps particulier de l’agriculture et mérite ne serait-ce qu’à ce titre que vous plongiez dedans. Et puis cela se lit d’une traite à peine ralentie par les premières maladresses, pour les suivantes on s’y fait.
Bonne lecture.
La terre qui demeure
Auteur : Claude Michelet
Editeur : Presses de la cité
Collection : Terres de France
Laisser un commentaire