Avec, pour mon goût, une superbe et fort juste illustration de couverture qui je l’espère rappellera un certain Escher. Je pense que Rezvani est nobélisable et j’apprécie qu’un Nobel français comme J.M.G. Le Clézio signe la préface de cette réédition.

Pour une fois, je ne râlerai pas contre la quatrième de couverture et son résumé du livre. Certes, il vous en dit une partie mais ne peut vous parler de la façon dont c’est raconté.

Bien sûr, un train brise-glace dans le froid vers un congrès d’ornithologie et un planétarium particulier c’est déjà en soi intrigant, mais l’ajout d’un narrateur français silencieux glissant juste quelques indications de déplacements – comme des didascalies – feignant de ne pas comprendre le russe parlé par les autres et recevant des confessions monologues sans qu’elles lui soient destinées nous fait participer à ce qui se dit… Nous sommes ‘impliqués’ dans le rapport entre l’ornithologue juive conceptrice du planétarium et un comte polonais fascinant et antisémite. Nous sommes passionnés par les fauvettes babillardes et leur migration, par ces oiseaux déroutés par les lumières des villes dressées dans le ciel nocturne et comme nous en quête de sens. Laissez-vous porter, emporter par le torrent de mots et d‘idées qui jaillit de la bouche des ‘récitants’, puis abandonnez votre écoute, le temps de vous demander de quoi ils parlent quand vous ne lisez plus. Et pensez que certaines pages méritent d’être lues avec une attention soutenue (les 322 et 323 par exemple). Vous comprendrez que la meilleure façon de parler du vécu c’est de le rendre vivant.

Citation : « Ces Français sont des gens étranges. Ils vous écoutent, ils vous écoutent avec leur sourire terriblement français et n’en pensent pas moins. ».

Bonne lecture à votre rythme.

La traversée des Monts Noirs
Auteur : Serge Rezvani
Editeur : Philippe Rey
Collection : Fugues

www.philippe-rey.fr

La traversée des Monts Noirs
5.0Note Finale

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