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Dernier volume de cette bienvenue livraison d’œuvres de Madame Colette. Si vous m’avez lu, vous avez compris que j’aime beaucoup ce que j’en ai lu. D’abord parce qu’elle a manifestement un style, un rythme qui empêche d’interrompre la lecture, cela ne tient pas à notre simple curiosité de savoir ce qu’il va advenir à l’héroïne. À celle qui tente à chaque fois de vivre par et pour elle-même et regrette à quelques exceptions près les afféteries et la fatuité de ses contemporains. Ensuite parce qu’il me semble qu’elle regarde les femmes et les hommes sensuellement en non socialement. Enfin parce qu’elle s’est voulue femme libre. Libre d’aimer selon son goût et ses envies, libre d’être un individu/une personne ne subissant que des contraintes acceptées.
Là avec La vagabonde et L’entrave c’est Renée Nérée qui prend la suite de Claudine et pour ‘être’ devient ‘actrice’, et s’affranchit dans une sorte de provocation des obligations de la morale bourgeoise. La dernière phrase en quatrième de couverture : « Et chaque fois, c’est la liberté amoureuse de la femme qui est en jeu. » me semble un peu réductrice : c’est chaque fois la liberté de la femme (tout court) qui est en jeu. C’est ainsi que Mes apprentissages qui clôt le volume donne une idée du combat mené et de son rapport à l‘œuvre. C’est d’une grande lucidité, c’est-à-dire que rien (religion, morale, etc.) ne vient faire obstacle ou filtre au regard de Colette sur le monde ou elle-même. Et ce genre de comportement prend rarement la poussière. Elle m’a donné envie de relire un peu le Bel Ami de Maupassant et du Françoise Sagan.
Une petite citation : « Nous déformons passionnément, en le peignant, un visage aimé, et qui donc conte volontiers ce qui a trait au véritable amour ? »…
Bonne lecture lente, pour savourer.
La vagabonde, L’entrave, Mes apprentissages
Auteure : Colette
Editeur : Archipel
Collection : Archipoche
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