Suivi de Les Watson et Sanditon. L’illustration de couverture me semble traduire à merveille l’esprit des deux premiers récits. Un préambule de la directrice de collection signale ces textes comme une excellente introduction à l’œuvre de Jane Austen. Et cela est une évidence car, même si leur première édition est posthume, il s’agit des premiers textes écrits par l’auteure et revus par la suite. J’avoue que j’aurais bien aimé lire les premières versions, au moins pour confirmer ce qui me semble être la grande force de Jane Austen : la force, la densité de ses personnages et ce qui en découle, la force et la qualité des portraits qu’elle en fait. On pourrait en simplifiant dire, je crois, qu’il s’agit d’humbles archétypes de femmes de son temps.
Lady Susan est une femme dont la beauté et l’esprit l’autorisent à se comporter selon son désir et c’est sans doute pour éviter qu’on lui trouve des circonstances atténuantes qu’elle tire vanité de son comportement. C’est par une suite de lettres que nous apprenons les conséquences de son attitude. Attention ! Même s’il est possible de comprendre l’histoire sans lire les noms des auteurs et des destinataires des lettres, en prendre conscience dévoile une autre facette des femmes de l’histoire.
Ma préférence pour les trois textes va cependant à celui du milieu. L’article « les » qui présente les héroïnes met en évidence leur absence de fortune et donc la difficulté à les marier. Non qu’elles soient dépourvues de charmes et de qualités, mais sans dot elles seront à charge de leur époux. Ce ne sont pas les arts d’agréments qui nourrissent. Mais Jane Austen n’en fait pas pour autant des idiotes ou des oies blanches… le regard porté sur un jeune coq séducteur-séduisant est à la fois ironique et juste. Chez ces femmes on a compris le rapport feutré à la vie et l’on a quelques douleurs cachées à se plier aux lois sociales.
Le dernier texte est pour moi moins brillant mais il est comme les autres plein d’un intérêt certain.
Je me permettrai de conseiller aux professeurs de français et d’anglais de s’intéresser ‘pédagogiquement’ à ces textes.
Bonne lecture.
Lady Susan
Auteure : Jane Austen
Editeur : Hugo et Cie
Collection : Hugo Poche
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