L’auteur de ce premier roman est né en 1975 au Nigéria (capitale Lagos), diplômé de deux universités et vit et travaille à Londres. Et l’on peut lire en quatrième de couverture : « Le Nigéria n’a jamais été aussi près de Tarantino ». Si vous prenez le temps de lire ce roman, ce qui serait souhaitable, vous comprendrez vite pourquoi.
En effet, Leye Adenle nous montre par le regard de Guy Collins, un journaliste blanc et londonien de faible envergure envoyé au Nigéria pour couvrir des élections, un pays où règnent corruption et kalachnikov et où sévit une prostitution en bute à la violence des hommes. Notre journaliste, pour avoir voulu faire un scoop en photographiant une femme jetée dans le caniveau après qu’on lui eût découpé les seins, se retrouve au commissariat au milieu d’autres personnes arrêtées. Heureusement pour lui – qui a menti en se prétendant journaliste à la BBC – Amaka, une avocate qui défend et cherche à protéger les prostituées, le tire des pattes des flics dont l’un d’eux a sans raison abattu sous ses yeux un jeune voleur de voiture. Nous suivons aussi les deux tueurs et les flics à leur poursuite. La chute n’étonnera personne et renforcera l’impression que c’est la gangrène de la corruption qui maintient le pays à flot.
Et là on peut se poser la question que soulève la référence à Tarantino. Est-ce lui qui s’est inspiré de l’Afrique présentée ici ou est-ce l’auteur qui transpose Tarantino en Afrique ?
On pourrait imaginer une adaptation cinématographique de ce roman avec l’équivalent d’un Peter Sellers ou John Turturro dans le rôle de Guy Collins. Et ce souvenir de la célèbre formule de Figaro dans le Barbier de Séville : « Je me presse de rire de tout de peur d’être obligé d’en pleurer. »
Bonne lecture de cet auteur à suivre.
Lagos Lady
Auteur : Leye Adenle
Editeur : Métailié
Collection : Noir
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