Pendant que vous appréciez l’illustration kaléidoscopique en couverture, tâchez de vous rappeler que je vous ai parlé, ici-même, de la précédente publication de cette auteure : Nous qui n’existons pas (chronique ici https://www.daily-passions.com/nous-qui-nexistons-pas ). C’est une suite sans en être une, c’est plutôt un complément d’enquête. Avant d’aller plus loin, deux mises au point. D’abord ne trichez pas, si vous commencez ce récit allez jusqu’au bout sans chercher à savoir la fin avant d’y être et ensuite prenez conscience que vous êtes comme tout le monde, un peu voyeur et curieux, cela vous évitera d’être peut-être agressé par la lecture. Nous étions avant cette non-fiction à un stade où l’auteure croyait avoir trouvé qui elle était. Et au détour d’une conversation une amie lui a glissé : ‘Je crois que tu es peut-être sur le spectre de l’autisme.’ Cette année suspendue est le récit de la démarche de l’auteure suite à cette supposition. Imaginez un texte où le ‘récitant’ et le ‘récité’ sont en même temps/à la fois sur la page. Je cherche qui je suis et je suis l’objet de ma quête. Je suis dedans et dehors. Je bouge et je me regarde bouger. Entre nous, cela va bien au-delà du cas de l’auteure. D’une part, parce qu’elle se découvre et, d’autre part, parce qu’elle dit des relations entre les individus. Pour mieux vous dire j’ai choisi deux citations que je vous livre en commençant par la plus proche de la fin du livre : « Ma vie entière devient une question. Comment vivre avec elle ? » Laissez macérer et puis redites-la à voix haute… La seconde devrait vous sembler plus banale mais elle vaut aussi son pesant : « Les discussions ne seraient-elles pas plus simples si l’on cessait de déguiser les choses ? Qu’il faille constamment se nier soi-même par souci de politesse me semble aussi vain qu’épuisant. »
Maintenant regardez à nouveau l’illustration de couverture…
Bonne lecture lente et attentive.
L’année suspendue
Auteure : Mélanie Fazi
Editeur : Dystopia
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