J’aime beaucoup les couvertures de cette maison d’édition. Et pour ce deuxième titre que j’en lis, je me suis « régalé ». D’abord à cause du sujet et de ce qu’il implique.
Un prof d’université australien décide de rendre aux Aborigènes le crâne d’un des leurs qu’il a toujours vu sur les étagères à trophées de son père vétérinaire et que tout le monde appelait « Mary ». Et nous voilà pris dans la tourmente de la colonisation et du racisme.
Les notes explicatives des particularités locales sont sur le côté du texte et se lisent dans la foulée. Pourquoi est-ce que j’insère ici cette remarque ? Parce que les notes ne sont pas gênantes et à chercher en fin de volume. On lit en même temps que l’auteur raconte… On se libère presque en même temps que lui d’une certaine culpabilité. Et l’on découvre que les Aborigènes sont moins gênés que nous du racisme qu’ils subissent. « Mary » était un homme de la « tribu » Wemba Wemba et ceux qui vont lui donner une sépulture tribale sont contents car, à la différence de bien d’autres crânes rendus, « Mary » a un nom et non un numéro de classement.
Je vais vous laisser prendre seuls conscience de ce que dit ce livre mais je vais vous proposer une assez longue citation en guise de conclusion : « En tant qu’Australien d’origine grecque, m’étant fait traiter de ‘métèque’ toute mon enfance, je me souviens du sentiment de soulagement à la fin des années 1970, quand les malheureux boat people vietnamiens ont commencé à s’échouer sur nos côtes. Soudain, l’attention se déplaçait des métèques sur les Jaunes et autres niakoués. Or, malgré les cibles constamment changeantes du racisme dans notre pays, les Australiens indigènes ont continuellement occupé le dernier barreau de l’échelle. Et bien trop souvent, quand leurs mains se tendent pour attraper le barreau suivant, c’est la botte ferrée de la langue qui écrase les doigts de l’autodétermination. »
Bonne lecture.
L’appel du cacatoès noir
Auteur : John Danalis
Editeur : Marchialy
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