Une illustration de couverture réussie mais peut-être pas très engageante… Et comme il est indiqué en page intérieure : il s’agit d’un roman. Premier point : je me permettrai de ne pas être en accord avec les remarques des critiques cités en quatrième de couverture pour ce qui est de l’écriture. Pour moi elle fait plutôt dans la fausse poésie, son rythme est assez lourd et que dire de phrases comme ‘… leur haut-de-forme accroché aux mains comme à une bouée’ ou ce ‘corps ergotant ‘… je n’ai pas tout relevé. L’auteur a pris la peine de nous prévenir que les passages suivis d’un astérisque sont authentiques, le reste étant fiction inventée par ses soins. Il raconte un peu de l’échange entre Van Gogh et Toulouse-Lautrec (allez voir le portrait que ce dernier a fait du premier)… Il raconte la vie d’Henri qui bien sûr tâtonne avant de trouver son style et surtout boit beaucoup, peut-être pour supporter les douleurs – rappelons qu’il a eu les deux fémurs cassés. Et l’on voit à la fois le travail de l’artiste et les malheurs de l’homme – ridiculisé, tourmenté par les imbéciles, amoureux éconduit mais montrant Bruant et Jane Avril dans leur splendeur. On voit Lautrec saisissant la banalité de la vie dans les maisons closes… Vous devez bien vous douter du conseil qui va suivre. Allez chercher des reproductions des œuvres de Lautrec et tâchez de lire ce roman en regardant les toiles ou les affiches dont il est question… Il me semble que sur beaucoup vous ne verrez pas traces de l’infirmité ni de ‘l’alcoolisme’ du peintre… Comme si ses créations ‘transcendaient’ l’individu… L’auteur parle d’une ressemblance entre Van Gogh et Lautrec, peut-être passe-t-elle d’abord par ce que la peinture leur confère…
Deuxième point, enfin, à un moment Lautrec dit à un confrère si elle pouvait nous servir de modèle : ‘ce serait le pied.’ Et je me demande si Henri pouvait dire une telle chose…
Bonne lecture.
Lautrec
Auteur : Matthieu Mégevand
Editeur : J’ai Lu
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