Une couverture étrange qui renvoie aux années 1950/1960 et un peu à l’hebdomadaire « Nous deux » de ces années-là pour ce qui est de la couleur.
L’histoire se déroule en Lorraine entre 1945 et 1982 et raconte une partie de la vie de deux femmes, Odile et sa fille Isabelle… En filigrane deux grandes personnalités lorraines : l’Abbé Pierre que l’on ne présente plus et Jean Prouvé, architecte et designer qui a œuvré pour les plus démunis. A noter qu’une partie se passe à Champigneulles, un nom bien connu des vieux amateurs de bière.
Il me semble que ce qui va le plus marquer la région c’est le changement progressif de statut social des populations. Je veux parler de ce changement de statut des femmes qui reçoivent une éducation qui le rend autres que cantonnées aux activités domestiques. De la nécessité pour les hommes de trouver un autre employeur que les charbonnages ou les aciéries. Alors que les anciens sont encore présents. Odile épouse quelqu’un qu’elle n’aime pas. Odile n’est pas une fille délurée contrairement à sa sœur… Odile se dévoue facilement et, vivant chez sa belle-mère, elle subit sa méchanceté foncière. Odile découvrira l’Abbé Pierre et Jean Prouvé et saura percevoir leur importance.
Vous avez compris que l’auteure passe une grande partie de l’histoire de la France de cette deuxième moitié du XXème siècle au fil des enfants des uns et des autres. Et dresse des portraits de femmes – je dirai d’individus – passionnants. Deux leçons – d’histoire et d’humanité – qui vous toucheront sans doute mais vous feront – j’en suis sûr – mesurer combien nous sommes oublieux. Notre mémoire est très sélective et nous oublions trop souvent que nos comportements sont parfois exagérément égoïstes. De quoi raviver des souvenirs mais surtout se donner la peine de réfléchir au pourquoi de leur éventuel oubli. On appréciera les informations sur Jean Prouvé en fin de volume.
Bonne lecture.
Le Berceau des jours meilleurs
Auteure : Elise Fischer
Editeur : Presses de la cité
Collection : Terres de France
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