Une illustration de couverture assez réussie où domine le brun et où l’absence de l’urne devant recueillir le bulletin de vote est remarquable… On notera la mention Thriller politique qui informe le lecteur. C’est sans doute le côté franco-français de ce thriller que je n’avais pas osé vous infliger lors de sa parution en grand format. Mais l’approche de l’élection présidentielle en France le ramène en librairie. Les deux auteurs sont des membres éminents du milieu journalistique et ont eu de grandes responsabilités. Peut-être pourra-t-on regretter ici qu’ils se laissent parfois aller à des facilités stylistiques (de journaliste) ou sacrifient à la mode ambiante en qualifiant Blanche DuBois journaliste importante (on a tous en nous quelque chose de Tennessee) de ‘reporteure’.
Ce roman raconte comment Charlotte Despenoux, jeune dirigeante du parti d’extrême droite La France d’Abord, a, entre 2025 et 2028, fait basculer le pays sous un régime fasciste. L’histoire commence avec l’assassinat du ministre de l’intérieur qui venait de faire signer le ralliement d’un opposant à la cause de Charlotte. Le reste raconte comment on en est arrivé là. Vous en tirerez la (ou les) leçon ‘politique’ qui vous agrée. Je suis pour ma part partagé… En effet si les mécanismes et les ressorts mis en évidence par les auteurs semblent justes, ce qui anime les personnages-humains me paraît étroit, petit, mesquin. Peut-être est-ce dû au fait que l’on n’ose penser que des personnes ayant appris à penser plutôt qu’à simplement compter puissent ne pas avoir de générosité, d’empathie… Enfin, et la question me semble d’importance, quel est le rôle des médias ? On notera à ce propos qu’en quatrième de couverture on peut lire une citation tirée du magazine Le point : « On termine le livre conquis par la maestria des auteurs. » qui non seulement occulte le sujet mais vous signale que vous serez ‘conquis’. Bonne lecture.
Le brun et le rouge
Auteurs : Michèle Cotta & Robert Namias
Editeur : J’ai Lu
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