Je n’ose imaginer que peu de gens connaissent ce texte. Je pense que la plupart de ceux et celles qui l’ont lu ont découvert ce poème à l’adolescence, titillés par leur sensualité. Certains ont peut-être oublié qu’il est entré tardivement dans la Bible. Cette édition est remarquable et mériterait d’être glissée dans les souliers de quelques adultes placés devant la cheminée.
D’une part, on y trouve au centre sept versions du texte : hébreu, grec, latin et quatre traductions en français. Pourquoi autant ? Parce que ces versions appartiennent à des époques différentes, à des civilisations différentes et même à des conceptions religieuses différentes. La comparaison des versions est édifiante quant à la vision des mœurs. Peut-être mettra-t-elle aussi en évidence la puissance poétique de la traduction de Chouraqui… Mais je ne saurais trop vous conseiller de lire ce livre en suivant sa table des matières et de commencer par le commencement c’est-à-dire la première partie de l’appareil critique où sont expliquées les « Bibles polyglottes ». Imaginez des Bibles imprimées en plusieurs langues cela permet de comparer et de mesurer combien, comment le voisin perçoit ce que vous lisez comme lui. Ensuite est présenté ce qui a dû en déranger beaucoup : le fait qu’un texte érotique figure dans un ouvrage religieux. On sait depuis au moins Héloïse et Abélard que cette association est mal vue des autorités ecclésiastiques. Enfin, et c’est la troisième partie, celle qui suit la lecture du texte, vous pourrez confronter ce que cette lecture vous a inspiré avec trois lectures critiques. Je vous livre une petite citation, non du texte je ne saurais choisir, mais d’un des contributeurs : « Le pouvoir dire d’un texte dépasse toujours le vouloir dire. »
Bonnes lectures.
Le Cantique des Cantiques
Editeur : Diane de Selliers
Collection : Textes
http://editionsdianedeselliers.com/fr
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