Pas persuadé que l’illustration de couverture attire l’œil ni que le nom de l’autrice soit bien lisible. J’en ai commencé la lecture en même temps qu’une biographie inédite de James Baldwin me tirait l’œil (James Baldwin, Yannick M. Blec, Folio biographie n°162). Ils étaient amis et l’on connait au moins une de leurs préoccupations : la défense de l’humain noir si peu considéré aux États-Unis.
Quoi que vous puissiez en penser, ce livre est un livre réaliste. Les rêves, les traits d’humour, la poésie qu’il donne à lire sont, ce me semble, les moyens inventés par ceux qui subissent la vie pour échapper à leur sort. Ces échappatoires forment une carapace quand la Bible (qui sert aussi de guide pour le choix des prénoms) est devenue routine plutôt que consolation. Macon Mort, fils d’un courtier en assurance, part du Michigan pour chercher de l’or en Caroline du Nord. Vous découvrirez seul ce qu’il trouvera. L’important étant comme d’habitude la quête en soi plutôt que son résultat…
Il me semble qu’il faut lire ce Morrison, d’une part, comme si l’on était soi-même noir, car c’est aux Afro-américains qu’elle parle – en maîtrisant leur langue – , qu’elle raconte ce qu’ils ne voient peut-être pas et, d’autre part, en prenant conscience de ce qu’implique la mentalité blanche…
Citation : « On a le droit de rester maître de soi, mais on peut jamais être maître des autres. ».
Bonne lecture lente…
Le chant de Salomon
Auteure : Toni Morrison
Editeur : 10/18
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